L'entreprise Vision Globale, spécialisée en services d'audiovisuel et de postproduction dans le domaine du cinéma, achète les studios Mel's et sa filiale Locations Michel Trudel, a appris La Presse Affaires.

Hier, deux sources dignes de foi ont indiqué que la transaction est sur le point d'être annoncée, soit aujourd'hui ou demain. Plusieurs autres indices recueillis par La Presse au cours des dernières heures convergent vers la conclusion d'une transaction.

Déjà lundi, l'équipe de l'émission Enquête de Radio-Canada avait évoqué une possible transaction. On indiquait alors que Mel's était sur le point d'être vendu. Cette fois, il semble que l'affaire est dans le sac et qu'il ne reste que quelques papiers à signer avant l'annonce officielle.

L'actionnaire majoritaire de Vision Globale, Mathieu Lefebvre, ne nous a pas rappelé. Pas plus que Mel Hoppenheim, propriétaire des studios portant son prénom. Quant à l'homme d'affaires Michel Trudel, partenaire de M. Hoppenheim dans le service de location d'équipements de cinéma, il a parlé à peine quelques secondes à La Presse avant que la communication ne soit interrompue. Il ne nous a pas rappelé par la suite.

Selon ce qu'on a pu apprendre, Michel Trudel demeurera en poste dans l'entreprise pendant quelques années. On parle de quatre ou cinq ans. Quant à M. Hoppenheim, ses intentions n'ont pas été dévoilées. L'été, l'homme de 75 ans avait affirmé à La Presse ne pas songer à cesser ses activités.

C'est dans les années 60, lorsqu'il a rencontré par hasard une équipe de tournage à Mont-Tremblant que M. Hoppenheim s'est lancé dans l'achat et la location d'équipements de cinéma, bâtissant petit à petit ce qui allait devenir la Cité du cinéma de Montréal. Depuis, les studios de la Cité du Havre ont accueilli quantité de grandes productions telles Source Code, The Aviator, The Day After Tomorrow, Confession of a Dangerous Mind, The Curious Case of Benjamin Button, etc.

Situation de monopole

Rappelons qu'il y a quelques mois, l'émission Enquête de Radio-Canada avait fait un reportage sur une possible situation de monopole dans le secteur de la location d'équipement de cinéma. Cette affaire avait trouvé écho au bureau de la ministre de la Culture de l'époque, Christine St-Pierre. En octobre 2011, celle-ci avait demandé à la SODEC de faire enquête à ce sujet.

Or, dans un rapport remis le 11 juin dernier à l'ancienne ministre, le président et chef de la direction de la SODEC, François Macerola, avait indiqué que l'offre aux producteurs était suffisante, bien qu'elle soit en effet pratiquement unique.

«Cette offre est en situation de quasi-monopole qui a parfois des effets négatifs sur l'industrie du cinéma et de la télévision du Québec et ses artisans, et auprès des majors américains qui exigent normalement de baser leurs décisions sur un processus d'appel d'offres», avait-il écrit.

M. Macerola avait ajouté qu'il faudrait mener une étude de faisabilité pour voir si Montréal était en mesure d'accueillir une seconde entreprise de services audiovisuels.