Même en ne tenant pas compte du gros trou laissé par la fermeture de Gentilly-2 dans ses résultats, Hydro-Québec rapporte une baisse de 7% de ses profits pour son troisième trimestre qui a pris fin le 30 septembre.

La rentabilité d'Hydro est en baisse pour le troisième trimestre consécutif en 2012, a fait savoir hier la vice-présidente, Lise Croteau, au cours d'une téléconférence.

Les profits du trimestre ont baissé parce qu'Hydro a dû acheter l'électricité dont Rio Tinto Alcan n'a pas eu besoin en raison du lock-out à son usine d'Alma. Ils ont donc atteint 376 millions, comparativement à 404 millions pour la même période l'an dernier. L'autre raison de la baisse est que les pertes se sont accrues sur les contrats spéciaux conclus avec les alumineries.

Hydro a décidé d'encaisser au troisième trimestre la perte colossale que générera la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 le 28 décembre prochain. Des radiations totalisant 1,83 million ont été soustraites des résultats du trimestre, qui s'est conclu avec une perte nette de 1,45 milliard.

Hydro-Québec a rendu publics hier ses résultats des deuxième et troisième trimestres en même temps. Sa vice-présidente a expliqué que les résultats du deuxième trimestre avaient été approuvés par le conseil d'administration en août, mais qu'ils n'avaient pas été publiés en raison du déclenchement de la campagne électorale. «On ne jugeait pas approprié de s'inviter dans le débat électoral», a dit Lise Croteau.

Le deuxième trimestre s'est terminé avec un bénéfice net de 386 millions, en baisse de presque 15% par rapport aux 452 millions encaissés un an plus tôt.

Résultats améliorés

Pour les neuf premiers mois de l'exercice en cours, Hydro affiche un petit profit de 265 millions, comparativement à 2,2 milliards pour la même période l'an dernier, toujours en raison de la fermeture de Gentilly-2.

En ne tenant pas compte de cette perte extraordinaire, la rentabilité est tout de même en baisse de 6,6% comparativement à celle des neuf premiers mois de 2011.

Hydro explique cette baisse de rentabilité par la température plus douce, qui a réduit la demande d'électricité. «Il a fait 2,2 degrés de plus que la moyenne», a rappelé Lise Croteau.

La demande de la clientèle industrielle a aussi baissé, en raison du ralentissement économique. Au total, Hydro a vendu 2,2 térawattheures de moins en raison des températures plus douces et 1,8 térawattheure de moins en raison du ralentissement économique. Un térawattheure équivaut à 1 milliard de kilowattheures, l'unité de base qui est facturée aux clients d'Hydro-Québec.

La baisse de la demande au Québec a permis à Hydro d'exporter davantage que l'an dernier, mais à des prix plus bas. Entre janvier et septembre, Hydro a vendu 23 milliards de kilowattheures sur les marchés voisins, à un prix moyen de 4 cents le kilowattheure. L'an dernier, les exportations avaient totalisé 16,6 milliards de kilowattheures à un prix moyen de 5,4 cents le kilowattheure.

Même s'ils sont moins bons que l'an dernier, les résultats rendus publics hier par Hydro ont été améliorés par l'allongement de la période d'amortissement de plusieurs installations. Ainsi, la période d'amortissement des installations de production d'électricité est passée de 100 à 120 ans, celle de certains postes de transport a été allongée de 50 à 70 ans et l'amortissement de postes et de lignes de distribution est passé de 40 à 60 ans.

C'est la deuxième fois qu'Hydro allonge ainsi la période d'amortissement de ses installations. Depuis le début de 2012, ces changements lui ont permis d'améliorer sa rentabilité en réduisant de 183 millions sa charge d'amortissement.

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Le bilan après neuf mois en 2012

Revenus

9 milliards (-1,4%)

Profit avant Gentilly-2

2,1 milliards (-6,6%)

Profit net

265 millions (-88,2%)