Le covoiturage, de plus en plus populaire, fait mal à Orléans Express. L'entreprise de transport, qui s'appelle maintenant Keolis Canada, entend toutefois répliquer avec des tarifs promotionnels et davantage de villes de départ.

«Il y a une réalité qui n'existait pas avant, les médias sociaux, qui facilitent le covoiturage», a déclaré le président et chef de la direction de Keolis Canada, Denis Andlauer, dans une entrevue avec La Presse Affaires mercredi.

«Nous ne sommes pas contre le covoiturage en tant que tel, mais on remarque une dégradation lente et continue de notre achalandage au profit du covoiturage.»

L'entreprise entend agir du côté des tarifs, notamment en offrant des promotions. Elle étudie également l'introduction de mesures d'encouragement pour les étudiants.

Le vice-président au développement des affaires et au marketing de Keolis Canada, Marc-André Varin, a souligné que les tarifs, déjà gelés au niveau de 2011, resteront à ce niveau en 2013.

Keolis Canada étudie également la desserte de villes de banlieue.

«Nous desservons bien les centres-villes, mais nous sommes moins présents en banlieue», a noté M. Andlauer.

Depuis le 1er janvier 2012, la société française Keolis est l'actionnaire unique de Keolis Canada.

Mercredi, la filiale a présenté aux médias un nouvel autocar, plus confortable, doté de ceintures de sécurité, pour ses liaisons interurbaines. Le nom Keolis s'est ajouté à celui d'Orléans Express sur les flancs du véhicule, construit par Prévost à Sainte-Claire.

«On veut bâtir l'avenir sur un passé solide, a soutenu M. Andlauer. Nous avons de grandes ambitions au Québec et au Canada.»

Il a noté que le groupe Keolis avait de l'expertise dans plusieurs types de transports dans le monde, qu'il s'agisse de transport scolaire, de liaisons urbaines, interurbaines, et même de tramways.

«Nous sommes prêts à exploiter une ligne de tramway à Montréal», a lancé M. Andlauer.

En attendant cette éventuelle ligne, Keolis Canada participe à un certain nombre d'appels d'offres, notamment en Ontario.

«Il y a des villes en Ontario qui délèguent le transport urbain», a indiqué M. Andlauer.

Des projets de partenariats publics-privés intéressent également l'entreprise, comme le projet de tramway entre Waterloo et Kitchener.

Au Québec, Keolis a pris de l'expansion au cours des dernières années par l'entremise d'acquisitions, comme l'achat de filiales du Groupe Gaudreault à Lanaudière en 2009 et le rachat des permis d'Autobus Drummondville en 2011.

M. Andlaeur a affirmé que les actionnaires de Keolis étaient intéressés à ce qu'on leur présente des projets rentables.

L'un de ces actionnaires est d'ailleurs basé à quelques coins de rue du bureau montréalais de Keolis Canada: la Caisse de dépôt et placement du Québec.

La Caisse détient en effet une participation de 30% dans Keolis, l'autre actionnaire étant la Société nationale des chemins de fer de France (SNCF).