Même minoritaire le gouvernement marois a dévoilé hier une équipe économique qui s'attellera à des changements majeurs.
Finances et Économie
Un théoricien
Nicolas Marceau, 48 ans
Universitaire et chercheur, celui qu'on avait déjà couronné comme ministre des Finances n'a pas l'expérience pratique du monde économique de son prédécesseur Raymond Bachand. C'est de lui que vient l'idée d'ajouter deux nouveaux paliers d'imposition pour les plus riches. Son credo antidéficit est toutefois de nature à rassurer la communauté d'affaires. «Un déficit, ce n'est pas normal, a-t-il dit récemment en entrevue. Il faut que ce soit exceptionnel». En plus de devoir trouver des revenus supplémentaires pour compenser l'élimination de la contribution santé et de la hausse des droits de scolarité qu'a promise son parti pour se faire élire, Nicolas Marceau hérite de responsabilités additionnelles, comme la redéfinition de la mission de la Caisse de dépôt.
Déléguée à la politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec
Une nouvelle venue
Elaine Zakaïb, 52 ans
Même si elle n'est pas très connue du grand public, la nouvelle députée de Richelieu est ce qu'on pourrait appeler un bon «casting» comme ministre déléguée au Développement économique. Avocate et MBA, elle a fait carrière dans le financement des entreprises. Avant de se lancer en politique, elle était présidente-directrice générale des Fonds régionaux de solidarité et proche de l'ancien président du Fonds, Claude Blanchet, qui est aussi le conjoint de la première ministre. On peut penser que ce dernier aura son mot à dire dans la création de la Banque de développement économique du Québec, qui sera une sorte d'hydride entre Investissement Québec et la Banque de développement du Canada.
Ressources naturelles
Une pro
Martine Ouellet, 43 ans
La nouvelle ministre des Ressources naturelles arrive en terrain connu. Ingénieure de formation, elle a passé presque 20 ans dans différentes fonctions chez Hydro-Québec. Elle a notamment participé au projet d'acquisition d'Énergie Nouveau-Brunswick, qui a tourné en queue de poisson. Martine Ouellet est bien placée pour remplir la mission qui vient de lui être confiée, soit de redéfinir la stratégie énergétique du gouvernement, qui remonte à 2006, et diminuer la dépendance du Québec au pétrole importé. Engagée dans plusieurs causes environnementales, la nouvelle ministre des Ressources Naturelles est considérée comme très à gauche par l'industrie qui lui aurait préféré François Gendron.