Tembec en a eu un, Fibrec et Résolu aussi. C'est au tour de Domtar de vouloir un contrat à long terme pour vendre à Hydro-Québec de l'électricité produite par une de ses usines.

Domtar conteste une décision de la Régie de l'énergie qui l'empêche de participer à l'appel d'offres lancé par Hydro-Québec pour l'achat de 300 mégawatts d'électricité à partir de la biomasse.

Cet appel d'offres d'Hydro-Québec a été une bouée de sauvetage pour les entreprises québécoises de pâtes et papiers qui traversent une période difficile. Tembec en a bénéficié, de même que Fibrek et Produits forestiers Résolu, qui a par la suite fait l'acquisition de Fibrec et de son contrat avec Hydro.

Pour ces entreprises, la vente d'électricité à Hydro-Québec à des prix très avantageux se traduit par des dizaines de millions par année de revenus garantis sur une période de 25 ans. Produits forestiers Résolu encaissera 10 millions par année pendant 25 ans de ces ventes d'électricité à Hydro-Québec.

Domtar, qui veut profiter aussi de ce programme, s'est fait répondre par Hydro qu'elle ne pouvait pas participer à l'appel d'offres parce que l'entreprise lui vend déjà de l'électricité en vertu d'un contrat en long terme.

Domtar assure qu'une clause de ce contrat d'une durée de 25 ans, qui est en vigueur pour encore 15 ans, lui permet d'y mettre fin afin de pouvoir bénéficier des conditions plus avantageuses des contrats conclus cette année par Hydro-Québec.

Les sommes en jeu sont importantes. Domtar reçoit 4,5 cents par kilowattheure d'électricité produit à ses installations de Windsor au Québec, alors qu'Hydro paiera plus du double, soit 10,6 cents le kilowattheure, à Tembec et Résolu.

À l'appui de sa requête devant la Régie de l'énergie, Domtar soutient avoir payé 1,5 million pour ajouter au contrat conclu avec Hydro-Québec une clause lui permettant d'y mettre fin si elle pouvait obtenir des conditions plus avantageuses pour son électricité.

C'est précisément ce qui se produit avec l'appel d'offres d'Hydro-Québec, selon Domtar.

Même si Hydro-Québec croule sous des surplus d'électricité qui dureront au moins jusqu'en 2022, elle continue d'acheter de l'énergie générée par des producteurs privés conformément à la volonté du gouvernement.

En plus de l'électricité générée par la biomasse, Hydro achète aussi de l'énergie éolienne et de l'électricité produite par de petites centrales privées.

L'appel d'offres destiné aux entreprises de pâtes et papiers, qui avait été limité à 150 mégawatts, a été porté à 300 mégawatts par le gouvernement de Jean Charest plus tôt cette année.

Les trois contrats conclus jusqu'à maintenant en vertu de cet appel d'offres totalisent 110 mégawatts, soit 50 mégawatts pour Tembec, 33 mégawatts pour Fibrek et 27 mégawatts pour Résolu. Il reste 190 mégawatts à attribuer.