L'aventure d'Occupons Montréal, au square Victoria, aura duré six semaines. Marc-Antoine Marcoux, militant de la première heure, se rappelle les balbutiements de ce mouvement organisé dans la foulée d'Occupy Wall Street.

«J'étais au premier meeting au bar L'Escalier, en face de Berri-UQAM, raconte-t-il. La plupart des participants ne se connaissaient pas, et c'était très varié: il y avait autant des anarchistes que des gens de centre gauche et même un libertarien, une trentaine de personnes en tout. On a fait un meeting de presque quatre heures pour échafauder les bases!»

Comme au Zuccotti Park de New York, les militants montréalais ont établi leur campement devant un symbole du capitalisme: le square Victoria, situé à deux pas de la Bourse de Montréal. Une centaine de militants y ont planté leur tente pendant le week-end du 15 octobre 2011.

Marc-Antoine Marcoux, qui étudie en création littéraire au cégep Maisonneuve, «indigné de toujours», est resté trois semaines. Il raconte les rhumes, les problèmes liés à la consommation d'alcool sur place et aux sans-abri qui ont vite pris d'assaut le camp de fortune.

«Ce qui m'a un peu déçu, c'est qu'on avait toujours des questions sur les sans-abri. Les gens pensaient qu'on était là sans raison.»

Le nombre de participants a diminué au fur et à mesure que le froid s'installait, jusqu'à ce que la police démantèle le camp le 25 novembre.

Le jeune homme de 21 ans garde néanmoins un bon souvenir de cette occupation. Il estime que le «printemps québécois» de 2012 en a été une continuité directe.

«Malgré les déceptions, on peut dire qu'on a fixé un tremplin vers ailleurs. On a apporté un débat qui n'était pas nécessairement là avant.»

Les militants de la première heure se sont séparés en plusieurs petits groupes et les causes se sont transformées, indique M. Marcoux. Ce qui n'empêchera pas le mouvement officieux Occupons Montréal de tenir une activité ce week-end, au square Sir-George-Étienne-Cartier, dans le sud-ouest de la ville.

L'événement vise à «encourager la participation citoyenne sur les enjeux locaux, par exemple la reconstruction de l'échangeur Turcot, la gentrification et les droits des locataires, les projets de verdissement, l'éducation populaire, la sécurité alimentaire», indique la page Facebook du groupe.