Lorsqu'il est question de réduction de la dette du Québec, de quoi parle-t-on au juste? Dans le présent débat électoral, il est question avant tout de la dette brute.

Il s'agit de la somme des emprunts effectués par le gouvernement (la dette directe) à laquelle on ajoute les passifs nets des régimes de retraite et des avantages sociaux futurs. De ce total, on soustrait la valeur du Fonds des générations et celle des emprunts effectués par anticipation afin de parer une possible détérioration des marchés de crédit.

Au 31 mars 2012, la dette brute du Québec s'élevait à 183,7 milliards. Le ministère des Finances prévoyait qu'elle franchira les 200 milliards en 2015.

Cette année, la dette brute équivaut à 55% de la taille de l'économie québécoise exprimée en dollars courants (le PIB nominal). Il s'agit d'un niveau considérable, presque aussi élevé que celui des États-Unis ou du Royaume-Uni, quand on inclut la part du fardeau fédéral qui repose sur nos épaules.

En 2010, le gouvernement québécois s'est fixé pour objectif de ramener sa dette brute à hauteur de 45% du PIB nominal d'ici 2025-2026. Pour y arriver, il mise sur la croissance économique, l'augmentation de la valeur du Fonds des générations et le retour durable à l'équilibre budgétaire. La rembourser en totalité est exclu, hors d'atteinte et non nécessaire.

Pour fins de comparaisons, l'Organisation du commerce et du développement économique (OCDE) et certaines provinces adoptent le concept de dette nette. Il s'agit de la dette brute moins des actifs financiers nets comme ceux des régimes de retraite.

Québec, tout comme Ottawa, préfère le concept de déficits cumulés comme mesure étalon de la dette car cela exclut par exemple les emprunts réalisés pour le financement d'infrastructures, emprunts dont il faut néanmoins soutenir le service (les coûts d'intérêts).

Au 31 mars 2012, la dette représentant les déficits cumulés totalisait 117,6 milliards, soit l'équivalant de 35,2% du PIB nominal. Québec s'est fixé de ramener ce ratio à 17% au 31 mars 2026.

Peu importe le concept retenu, le Québec ressort comme la province la plus endettée par rapport à la taille de son économie.

Enfin, il est parfois question de la dette du secteur public. À la dette brute de 183,7 milliards, on ajoute alors celles d'Hydro-Québec (40,16 milliards), des municipalités (21,36 milliards), des universités autres que l'Université du Québec (1,89 milliard) et des autres entreprises du gouvernement (1,4 milliard).

Québec se porte garant de ces 248,6 milliards qui équivalent à 74,5% de la taille de notre économie.