La Caisse de dépôt et placement du Québec a obtenu un rendement de 3,5% pour les six premiers mois de l'année, selon les résultats intérimaires qu'elle a divulgués vendredi.

Cette performance la situe en position avantageuse sur l'échelle de rendement des gestionnaires de grands fonds de retraite au pays.

Le rendement moyen des caisses de retraite qui se composent à 55% d'actions et 45% d'obligations a été de 2,2% au premier semestre, selon la firme de gestion Morneau Shepell.

Mais en raison de son caractère singulier, avec 25 déposants directs à satisfaire, la Caisse préfère comparer sa performance à celle d'un portefeuille de référence de sa propre confection. Sur ce plan, la Caisse, avec 3,5%, a fait un peu moins bien que son portefeuille de référence, où le rendement a atteint 3,7%.

Les régimes de retraite du secteur public ont besoin d'un rendement annuel à long terme de 7% afin d'honorer les promesses de rentes à verser.

«Avec un résultat de 3,5% de la Caisse au premier semestre, nous avons confiance d'atteindre un rendement suffisant d'ici la fin de l'année», a commenté la présidente de l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic, Lyne Parent, une critique fréquente de la gestion de la Caisse de dépôt.

Dans le détail du portefeuille de la Caisse, les placements en actions ont livré un rendement de 4,2% au premier semestre, ce qui correspond à leur indice de référence. Les placements en titres obligataires et de revenu fixe ont produit un rendement de 2%, surpassant leur indice de référence.

Quant aux placements de la Caisse qui sont sensibles à l'inflation, comme les immeubles et les placements privés, leur rendement de 2,6% au premier semestre s'est avéré inférieur à leur indice sectoriel.

Dans ce contexte, en présentant les résultats de mi-exercice vendredi, le président et chef de la direction de la Caisse, Michael Sabia, n'était pas peu fier du rendement annualisé sur trois ans, de juin 2009 à juin 2012. Cette période correspond à son arrivée aux commandes en mars 2009.

Avec un rendement annualisé de 10,5%, depuis trois ans, la Caisse bat son portefeuille de référence qui, lui, affiche un rendement annualisé de 8,9% depuis 2009.

«Ce sont des résultats solides, parmi les meilleurs», a dit Michael Sabia lors de la téléconférence avec les journalistes. Selon les différents relevés de firmes d'analyse, la Caisse de dépôt se situe dans le premier quartile des grandes caisses de retraite canadiennes pour le rendement.

Au premier semestre, les gains nets de placements ont atteint 5,4 milliardsde dollars, ce qui a haussé l'actif net de la Caisse à 165,7 milliards au 30 juin 2012.

Michael Sabia a rappelé que la Caisse avait été fort active au premier semestre avec des investissements de 3 milliards dans diverses entreprises et projets d'affaires hors des marchés boursiers. Un peu plus de la moitié de cette somme, soit 1,6 milliard, est allée chez des entreprises québécoises comme la société d'informatique CGI, la Banque Laurentienne, la société de génie-conseil Genivar et le producteur d'électricité Innergex.

Pour ce qui est de la deuxième partie de l'année, la Caisse portera une attention particulière à la zone euro qui aura besoin d'un plan de relance vigoureux et bien mené pour restaurer la croissance économique.

D'ailleurs, la Caisse a annoncé vendredi qu'elle vendait 5,6% des actions de l'exploitant des aéroports britanniques, BAA, à Qatar Holdings pour une valeur de 393,6 millions CA. La participation de la Caisse dans BAA passe de 21% à 15,5%.  «La Caisse souhaite ainsi saisir une occasion de rééquilibrer son portefeuille d'infrastructures», a indiqué Normand Provost, premier vice-président Placements privés, à propos de cet investissement tumultueux de la Caisse au fil des ans.     

Du côté des États-Unis, la Caisse note que les risques de dysfonctionnement au niveau politique demeurent toutefois bien présents. Elle se réjouit de constater que le pire est passé en ce qui a trait au marché du logement.

En Asie, la Chine devra asseoir sa croissance sur la consommation intérieure et moins sur les investissements et les exportations. La vitalité de l'économie canadienne en dépend.

Quant à la gestion des risques à la Caisse, le chef de cette division, Claude Bergeron, a indiqué qu'elle a commencé à évaluer elle-même la qualité des différents produits financiers dans lesquels elle investit, ne se fiant plus exclusivement au travail des agences de notation.

- Avec la collaboration de Martin Vallières