Après huit semaines de grève, les employés de la Commission de la construction du Québec (CCQ) ont entériné à 98% lundi l'entente de principe intervenue avec la partie patronale, juste à temps pour le déclenchement probable des élections.

«Cette entente a été possible grâce à la détermination et à la ténacité des salariés et au travail du médiateur spécial. L'employeur avait 189 demandes qu'on a fait effacer!», s'est réjoui Serge Cadieux, président du syndicat.

Les employés ont accepté de modifier leur régime de retraite pour en réduire les coûts, mais conservent plusieurs acquis qui leur étaient chers, explique M. Cadieux.

L'entente de principe doit être acceptée par le conseil d'administration de la CCQ, ce qui ne serait qu'une formalité, selon plusieurs personnes proches du dossier. Les grévistes devraient être de retour au travail le 8 août.

L'entente survient à la veille d'un déclenchement probable d'élections. Les grévistes auraient pu se mêler de plusieurs dossiers chers au gouvernement sortant pendant la campagne.

Les employés de la CCQ ont notamment un rôle crucial à jouer dans l'abolition du placement syndical sur les chantiers de construction.

L'organisme sera aussi beaucoup sollicité avec l'avènement des grands chantiers de construction du Plan Nord de Jean Charest. Certains de ses enquêteurs collaborent par ailleurs aux enquêtes de l'Unité permanente anticorruption.

Pression sur Lemieux

Récemment, La Presse avait révélé que les relations étaient tendues entre la patronne de la CCQ, Diane Lemieux, et la présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne.

Mme Courchesne aurait mis beaucoup de pression sur Mme Lemieux pour qu'elle règle la négociation sans conflit de travail. Elle aurait même discuté du conflit lors d'une rencontre avec le président de la FTQ et Serge Cadieux.

La ministre aurait dit à Mme Lemieux qu'elle avait un «deal» avec le président de la FTQ, dont fait partie le syndicat de la CCQ, et que l'organisme devait trouver rapidement une solution aux problèmes qui persistaient dans les relations de travail.

Le gouvernement ne finance que 7% des dépenses de la CCQ. Le reste est assuré par les travailleurs et les employeurs de l'industrie de la construction. Toutefois, c'est le gouvernement qui nomme le dirigeant de l'organisme.