Papiers White Birch annonce vendredi qu'elle entend rouvrir l'usine de Stadacona, de Québec, le 2 août prochain, qui était fermée depuis le 12 janvier dernier.

La compagnie en est arrivée à une entente avec le gouvernement du Québec et le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP) sur un plan d'exploitation.

La fermeture avait été annoncée le 9 décembre après le rejet, par les 600 travailleurs, de l'offre patronale en marge du renouvellement de la convention collective.

Ceux-ci avaient par la suite accepté une nouvelle offre de la compagnie le 24 mars.

La relance de l'entreprise a été rendue possible par d'importantes concessions des travailleurs et l'octroi d'un prêt de 35 millions $ du gouvernement du Québec, prêt qui était conditionnel à ce que l'entreprise modernise les installations de la papetière, ce qu'a consenti White Birch, qui investira 47 millions $.

«Cet investissement permettra à l'entreprise d'améliorer sa productivité, de développer une autre niche de marché et évidemment d'améliorer son positionnement», s'est félicité le ministre du Développement économique et responsable de la région de Québec, Sam Hamad, en annonçant la relance de l'usine, vendredi à Québec.

La modernisation de l'usine permettra d'en diversifier la production afin d'en assurer la pérennité, ce qui représentait une priorité, a précisé le ministre Hamad.

Le rappel des travailleurs sera graduel.

«Notre objectif et l'objectif de l'employeur et des travailleurs, c'est d'avoir une usine qui n'ouvrira pas pour quelques mois. Notre souhait, notre volonté, c'est d'avoir une usine qui va ouvrir pour longtemps.»

M. Hamad a rappelé que les activités de l'usine représentaient des retombées directes de 250 millions $, des retombées fiscales de 52 millions $ pour le gouvernement du Québec et le maintien du régime de retraite dont bénéficient quelque 900 retraités.

Son collègue aux Ressources naturelles, Clément Gignac, a indiqué que le contexte économique actuel obligeait une diversification et la recherche de nouvelles avenues car l'usine n'aurait pu survivre avec le statu quo.

«L'industrie des pâtes et papiers fait face à des vents contraires très très forts depuis déjà plusieurs années, a-t-il rappelé. On n'a qu'à penser à la montée du dollar canadien. On n'a qu'à penser à la pire récession mondiale qu'on ait connue en 60 ans et également la venue de l'ère numérique avec internet et tous les iPad qui font en sorte que nous avons une baisse, une chute importante de la demande de papier journal.»

M. Gignac a ajouté que la relance de l'usine Stadacona, qui compte notamment se spécialiser dans des papiers plus blancs et les papiers d'annuaire, aura aussi un impact positif pour de nombreux producteurs de bois.

«Actuellement, on assiste à une remontée de la construction en Amérique du Nord et, donc, au niveau des scieries, on voit la production remonter et on a un surplus de copeaux. Avec ces surplus de copeaux, la relance de White Birch c'est un marché pour s'approvisionner en copeaux. Donc, c'est une très bonne nouvelle pour l'ensemble des scieries de la région de Québec et du Bas-Saint-Laurent», a fait valoir M. Gignac.