Dans le cadre d'un nouveau mandat que vient de lui confier le gouvernement, Investissement Québec se dotera d'une équipe de spécialistes dans le secteur du pétrole et du gaz.

D'ici un an, IQ aimerait avoir embauché cinq ou six experts dans le domaine, a indiqué vendredi le président et chef de la direction de l'institution, Jacques Daoust, au cours d'une entrevue avec La Presse Canadienne.

Pour commencer, Investissement Québec fera appel à des consultants qui travaillent pour des firmes de services de l'industrie. Mais aussitôt qu'il trouvera des candidats intéressants, l'organisme tentera de les intégrer à son personnel permanent.

Des spécialistes ont déjà commencé à contacter IQ pour offrir leurs services. Pour accroître le bassin de savoir-faire dans lequel puiser, M. Daoust songe à solliciter les Québécois qui travaillent dans le secteur des hydrocarbures en Alberta et qui veulent revenir dans leur province natale.

Le dernier budget du ministre des Finances, Raymond Bachand, prévoit la réactivation de la Société québécoise d'initiatives pétrolières (SOQUIP), qui avait été dissoute au tournant des années 2000. La SOQUIP fera partie de Ressources Québec, une nouvelle filiale d'IQ qui aura 1,2 milliard $ à sa disposition.

Le mandat de la SOQUIP sera précisé d'ici la fin des évaluations environnementales stratégiques (EES) commandées par le gouvernement, notamment celle portant sur le gaz de schiste, dont les travaux doivent se terminer en 2013.

Cela n'a pas empêché IQ d'annoncer, la semaine dernière, un investissement de 10 millions $ pour acquérir une participation de 13 pour cent dans Pétrolia [[|ticker sym='PEA'|]]. Cette entreprise québécoise effectuera bientôt trois forages conventionnels en Gaspésie dans l'espoir d'y trouver du pétrole exploitable commercialement. La Banque Nationale [[|ticker sym='NA'|]] et la Banque Laurentienne [[|ticker sym='LB'|]] ont également injecté conjointement 5 millions $ dans Pétrolia.

«Si on trouvait (du pétrole) en Gaspésie, ça pourrait changer l'équation, a souligné Jacques Daoust. C'est le pari qu'on fait avec ça.»

L'an dernier, le gouvernement a imposé un moratoire sur l'exploration pétrolière et gazière par fracturation hydraulique dans la foulée de la controverse entourant le gaz de schiste et de la publication du rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur le sujet.

Malgré tout, M. Daoust n'exclut pas la possibilité qu'IQ investisse dans des firmes actives dans le gaz de schiste au Québec, et ce, avant la fin du moratoire.

Pour leur part, les forages conventionnels - sans fracturation - sont autorisés, et ce, même si Québec attend toujours, d'ici 2014, le dépôt du rapport de l'EES sur l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures en milieu terrestre.

Selon une étude publiée plus tôt cette semaine par l'Institut économique de Montréal, le Québec regorge de réserves potentielles totalisant 46 milliards de barils de pétrole.

L'action de Pétrolia a bondi de 6,9 pour cent vendredi pour clôturer à 1,55 $, à la Bourse de Toronto.