La demande des employés de l'aluminerie d'Alma d'instaurer un plancher d'emploi rigide, au coeur du conflit de travail qui perdure depuis bientôt cinq mois, est «une demande inhabituelle», même chez le syndicat des Métallos.

C'est ce qu'a affirmé hier Jacynthe Côté, chef de la direction de Rio Tinto Alcan, dans une allocution vendredi matin au Forum stratégique sur les ressources naturelles organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

En point de presse, Mme Côté a expliqué que les employés, en lock-out depuis le 1er janvier, demandent un plancher d'emploi qui dépasse de 120 emplois les besoins actuels de l'usine. Alcan refuse. «Nous souhaitons maintenir un minimum de marge de manoeuvre afin de maintenir la compétitivité de notre usine, ni plus ni moins que dans toutes nos autres installations à travers le monde», a dit Mme Côté. «Quand les usines perdent leur compétitivité, elles ferment», a-t-elle ajouté.

Selon Mme Côté, Rio Tinto n'a pas l'habitude de devoir composer avec une telle demande des employés, au Canada ou ailleurs. «Ce qui nous donne espoir, c'est que ça semble aussi inhabituel chez les Métallos au Québec. Dans les 15 dernières années, la demande d'un plancher rigide d'emploi n'a jamais été la cause d'un des 70 conflits impliquant les Métallos.»

Mme Côté affirme que Rio Tinto Alcan n'avait pas de nouvelles demandes en matière de sous-traitance pour le nouveau de contrat de travail. La société souhaite maintenant un «règlement raisonnable» et attend un appel du médiateur «pour se rasseoir à la table». «On veut rétablir la production de l'usine et plus, important encore, rebâtir des ponts avec nos employés.»

D'autres priorités qu'Orbite

Par ailleurs, Mme Côté n'a pas fait grand cas du protocole d'entente signé entre Rusal, premier producteur mondial d'aluminium, et Orbite Aluminae, qui a développé une nouvelle technologie lui permettant de produire de l'alumine à partir d'un gisement d'argile gaspésien.

«Comme vous savez, nous investissons beaucoup en recherche et développement chaque année, plus de 100 millions, a indiqué Mme Côté en réponse à une question de La Presse Affaires. On surveille tout ce qui se fait sur la planète. Mais nos priorités de recherche sont différentes à ce stade-ci.»