Les fortes divergences de rendement entre les grandes catégories d'actifs ont généré des performances très différentes pour les grands déposants de la Caisse de dépôt et placement.

Parmi les sept plus importants, les plus-values varient entre 2,8% et 8,1%. Dans tous les cas, il s'agit d'une performance au-delà du rendement médian de l'Univers RBC Dexia des caisses de retraite canadiennes de plus de 1 milliard qui s'établit à 1,7%. Selon Bernard Morency, premier vice-président relations avec les déposants, cet écart s'explique par le choix d'allocations fait par les déposants. Ainsi, un déposant qui avait privilégié une répartition comportant 30% de titres à revenus fixes, mais 54% d'actions, aura été pénalisé par la contre-performance de -16,4% des actions des marchés émergents, de -10,0% des actions d'Europe, d'Asie et d'Extrême-Orient et de -8,7% des actions canadiennes.

À l'inverse, ceux qui auront privilégié une lourde allocation dans les obligations auront été récompensés. Les obligations à long terme ont gagné 18%.

La Commission de la construction du Québec, qui a mis 51% de ses billes dans les titres à revenus fixes (obligations et dettes immobilières) a réalisé une performance de 8,1%, sans doute une des meilleures, sinon la meilleure au Canada. Le quart de son actif était investi dans les obligations à long terme, un très bon outil défensif.

Le fonds de santé et sécurité au travail a pour sa part dégagé un rendement de 4,5%. La CSST fera connaître ses vues à ce sujet le mois prochain avec la publication de son rapport annuel.

Pareil écart entre le rendement de la Caisse et ceux de ses déposants est assez rare. M. Morency a aussi indiqué que le meilleur rendement annualisé des trois dernières années s'établit à 9,7% et le plus faible à 8,6%. Celui de la Caisse est de 9,1%.

La Régie des rentes du Québec rendra public son rendement aujourd'hui, après la tenue de son conseil d'administration. Ces dernières années, elle le faisait dans les minutes suivant la divulgation de celui de la Caisse.

Au 31 décembre 2010, la valeur de ses dépôts à la Caisse s'élevait à 33,36 milliards, soit 1,46 milliard de moins qu'en 2007. Tout comme la Caisse, elle devrait avoir complètement épongé ses pertes cette année, même avec une faible performance.

Les résultats du principal déposant de la Caisse, le Régime des secteurs public et parapublic (RREGOP), ne sont pas connus non plus. Chose certaine, son rendement ne permettra pas encore l'indexation des prestations de ses retraités, déplore leur association (AQRP).