Le premier ministre Jean Charest part aujourd'hui en mission économique de trois jours dans le Nord québécois pour promouvoir son Plan Nord.

Pendant trois jours, il sera accompagné du maire de Québec, Régis Labeaume, du ministre des Ressources naturelles, Clément Gignac, et de 25 entrepreneurs des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches spécialisées dans le secteur minier et la construction, entre autres. Ces entreprises espèrent décrocher des contrats pour développer le Nord québécois.

Il s'agit de la première tournée sur le territoire nordique par les leaders économiques d'une région. L'un des participants, David Tremblay, de Simard Suspensions, y voit «la volonté [gouvernementale] de faire bénéficier aux entreprises [de Québec] des "opportunités" d'affaires» que provoque le Plan Nord.

Le ministre Clément Gignac a soutenu cette semaine que «pour faire de la business dans le Nord, il faut que tu y ailles!». Il a par ailleurs dit que le territoire couvert par le Plan Nord offre un environnement d'affaires comparable à celui de pays émergents comme l'Inde, où l'électricité et internet font parfois défaut.

La délégation -et sa suite de journalistes et fonctionnaires- ne dépassera pas les limites du Moyen Nord. Elle s'arrêtera d'abord à Radisson, le coeur administratif du complexe hydroélectrique La Grande, notamment pour visiter la plus grande centrale souterraine au monde, celle de LG-2, surnommée la «cathédrale».

Lundi, les participants se rendront dans le village cri d'Oujé-Bougoumou, établi en 1992. Les membres de la mission économique iront ensuite à Chibougamau, plus précisément à Chantiers Chibougamau. Il s'agit de la seule entreprise à avoir présenté une soumission pour intégrer le bois comme matériau dans le futur amphithéâtre que veut bâtir le maire Labeaume.

La dernière journée sera consacrée à une visite du site de la future mine d'or Éléonore, à 320 kilomètres au nord de Matagami, sur la route de la Baie-James. Si les projections de la firme canadienne Goldcorp se matérialisent, l'exploitation de ce qui serait la plus importante mine aurifère souterraine au pays démarrera en 2016.

Le ministre Gignac a insisté sur l'immense incidence que peuvent avoir les projets que soulève le Plan Nord. Selon lui, un climat d'investissement s'est créé menant au fait qu'au Québec, des promoteurs mûrissent 15 plans représentant chacun 1 milliard $ ou plus d'investissements. Ce qui serait deux fois plus qu'en Ontario. Pour chaque emploi dans le Nord, il s'en crée deux au sud, chez les fournisseurs, a-t-il plaidé.

Le Plan Nord est le projet phare de Jean Charest. Le gouvernement estime qu'il générera des investissements de 80 milliards $ sur 25 ans.

- Avec La Presse Canadienne