Le club Mount Stephen, lieu de rencontre des gens d'affaires depuis 85 ans, ferme ses portes. La direction a écrit aux membres, hier, pour les aviser que la vénérable institution va disparaître à la fin de l'année.

Le Mount Stephen est établi dans une somptueuse résidence victorienne de la rue Drummond depuis 1926. Depuis des années, il cumule les déficits, a expliqué le directeur Harry J. Plafter. Et ce, même si ses propriétaires ont fait des pieds et des mains pour le sortir du rouge.

«On en est venu à la conclusion que, dans le contexte actuel, c'était intenable, a résumé M. Plafter. Les pertes d'exploitation continuent de s'accumuler et les propriétaires ont décidé qu'ils en avaient assez.»

Les ennuis du Mount Stephen ne datent pas d'hier. Le club a été racheté il y a cinq ans par le Groupe hôtelier et immobilier Tidan, qui a entrepris de rénover la luxueuse demeure, qui a autrefois appartenu au cofondateur et premier président du Canadien Pacifique, George Stephen.

La nouvelle direction a installé un air conditionné central - il faisait si chaud en été que le club devait fermer -, agrandi les salles de réception et ajouté des salles de réunion. Malgré tout, les cotisations des membres ne suffisaient plus pour garder l'entreprise à flot.

«C'est un immeuble dont les frais d'exploitation sont énormes, parce que la configuration de l'immeuble fait en sorte que les coûts d'exploitation sont plus élevés que des immeubles à configuration plus fonctionnelle», explique M. Plafter.

Le club Mount Stephen a été fondé en 1926 par un groupe d'hommes d'affaires anglophones qui souhaitaient préserver la demeure de George Stephen, menacée de désuétude. Il compte environ 300 membres, deux fois moins que dans ses meilleures années. Pas moins de 79 employés s'affairent dans l'immeuble à temps plein ou à temps partiel. «On a des membres qui sont ici depuis 40 ou 45 ans», relate Harry J. Plafter.

Le club fermera pour de bon le 23 décembre. Pour l'heure, les propriétaires n'ont pas encore décidé ce qu'il adviendra de l'immeuble patrimonial.