Malgré les difficultés financières qu'ils éprouvent, les agriculteurs québécois ont connu une hausse de leur revenu net total en 2010, indique l'Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Le portrait est toutefois plus nuancé qu'il n'y paraît de prime abord. Comme l'année 2009 avait été particulièrement difficile, 2010 s'est simplement révélée moins pénible, a indiqué en entrevue Patrick Lemire, analyste bioalimentaire à l'Institut de la statistique.

Dans son plus récent rapport sur le revenu agricole en 2010, l'ISQ précise que le revenu net total des agriculteurs a atteint 1,02 milliard de dollars, comparativement à 796,8 millions en 2009. Il s'agit d'une hausse de 28,2%.

«Il faut nuancer la comparaison entre deux années et une situation que les producteurs vivent de façon cumulée. On peut avoir de bons résultats en 2010, mais par rapport à l'historique, on peut avoir deux, trois, même quatre années difficiles qui ont précédé. Même si 2010 semble avoir été une bonne année au niveau du revenu, de prime abord, ça ne veut pas dire que les années d'avant ont été faciles nécessairement», résume M. Lemire.

En fait, si leur revenu total net en 2010 est en hausse, c'est essentiellement parce que leurs dépenses totales ont diminué, explique M. Lemire.

L'analyste note, par exemple, que les primes des programmes de stabilisation ont baissé et que les taux d'intérêt sont demeurés relativement bas.

Toutefois, malgré la hausse des recettes provenant des marchés, les recettes totales des agriculteurs ont diminué pour une deuxième année, à cause de la baisse des paiements de programme que touchent les agriculteurs.

Pour ce qui est du contentieux entre les agriculteurs et la Financière agricole, M. Lemire ne peut se prononcer. Il souligne toutefois que «globalement, les producteurs ont reçu moins que la baisse des primes qu'ils ont pu obtenir. Les producteurs ont reçu 443 millions de moins en paiements de programme. À l'opposé, la baisse des primes était seulement de 207 millions. Alors au net, les paiements des programmes ont contribué moins au revenu des agriculteurs», souligne-t-il.