Le Conseil du patronat (CPQ) donne un «C» au Québec en matière de prospérité, soit la même note que l'an dernier.

En comparaison, l'Ontario et la Colombie-Britannique obtiennent tous deux un «B-» au terme de son analyse annuelle, alors que l'Alberta se voit décerner un «B».

Selon le lobby des employeurs, le Québec a connu certains reculs par rapport au constat de 2010, notamment en ce qui a trait au taux d'obtention du grade universitaire de premier cycle, au taux effectif d'imposition sur l'investissement ainsi qu'aux dépenses en recherche et développement.

Le Conseil déplore en outre le fait que la hausse du salaire minimum a été plus marquée que celle de la rémunération en général.

L'organisme reconnaît toutefois les efforts des gouvernements pour restaurer les infrastructures publiques québécoises.

«C, ce n'est pas un échec», a assuré mardi le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval, en conférence de presse à Montréal.

«On a quand même de bons résultats, mais C, ce n'est pas ce qui motive une société à dire «on est parmi les meilleurs'. Il me semble qu'on mériterait mieux au Québec. On a davantage de potentiel pour être bien supérieurs à C.»

M. Dorval a souligné que le Québec peut compter sur de nombreuses forces, que ce soit l'abondance de ses ressources naturelles, le faible coût d'exploitation de ses entreprises, son taux relativement élevé de scolarisation postsecondaire et la créativité de ses habitants.

«Mais si on ne fait pas attention, nos faiblesses viendront gruger nos forces d'attraction», a-t-il relevé.

Pour le patronat, les principaux défis du Québec sont l'intégration économique des immigrants, l'adéquation entre la formation de la main-d'oeuvre et les besoins des employeurs, les taxes élevées sur la masse salariale, le poids important des syndicats, les nombreuses exigences bureaucratiques imposées aux entreprises et le peu d'appétit pour l'entreprenariat.

Le rapport du CPQ met également en relief certaines contradictions. Ainsi, le Québec fait très bonne figure, tant au sein du Canada que des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en matière de recherche et développement. Par contre, il est très en dessous de la moyenne pour ce qui est des brevets.

«On peut investir beaucoup en recherche et développement, mais il faut être capable de transformer ça en innovations et en améliorations de productivité, a noté Yves-Thomas Dorval. C'est là que le bât blesse.»

Pour corriger le tir, M. Dorval a invité l'ensemble des Québécois à poser des gestes concrets afin de créer de la richesse et de «générer une prospérité durable».

Le président du CPQ croit que les Québécois doivent apprendre à ne pas voir la prospérité comme l'enrichissement de quelques privilégiés, mais plutôt comme une façon de rehausser le niveau de vie général de la population.