Les ex-employés d'IQT Solutions à Trois-Rivières, qui ont perdu leur emploi lors de la fermeture sans préavis du centre d'appels, pourraient bénéficier d'un atout supplémentaire pour récupérer leur dû grâce à l'intervention de leur syndicat.

Ces ex-employés ont la particularité d'avoir obtenu une accréditation syndicale le 12 juillet, alors que la fermeture des trois centres d'appels d'IQT Solutions à Laval, Trois-Rivières et Oshawa (Ontario) a été annoncée le 15.

Au cours d'une assemblée avec Emploi Québec et la Commission des normes du travail, jeudi à Trois-Rivières, ces ex-employés ont été mis au fait de leurs droits et des recours possibles pour tenter de récupérer leur dû.

Des salaires ont été impayés, de même que des paies de vacances, notamment.

En entrevue avec La Presse Canadienne, le directeur québécois du Syndicat des métallos, Daniel Roy, a expliqué que lorsque la Commission des normes du travail aura colligé un dossier complet, elle pourra obtenir un jugement du tribunal pour contraindre la compagnie et ses administrateurs à payer leur dû aux ex-employés.

Or, ce jugement pourrait ensuite être présenté devant un tribunal de la Colombie-Britannique, où un des administrateurs d'IQT Solutions demeure, a rapporté M. Roy. Le Québec a en effet signé une entente de réciprocité avec la Colombie-Britannique, ce qui lèverait les embûches, a souligné le dirigeant syndical.

De plus, le Syndicat des métallos (FTQ), qui a des liens avec le puissant syndicat United Steelworkers aux États-Unis, tente de voir avec ses avocats s'il ne pourrait pas aussi accélérer les choses du côté américain, où est située l'entreprise.

«Nous, comme syndicat, c'est un syndicat nord-américain, alors on regarde aussi la possibilité, en bout de piste, si jamais cet employeur-là ne donne pas les sommes dues et qu'il ne fait pas faillite, de regarder pour aller poursuivre ces administrateurs-là aux États-Unis avec nos avocats américains», a indiqué M. Roy.

Au Québec, le Syndicat des métallos compte 60 000 membres, notamment dans les mines, les alumineries et le camionnage.

«On est venu leur dire qu'on est avec eux, qu'on trouve comme tout le monde la situation bien triste, bien plate; une fermeture sauvage. Mais, en même temps, on est là pour les appuyer; on est avec eux. Et on s'assurera d'être le chien de garde de tout le dossier légal au niveau de la Loi des normes du Québec», a expliqué M. Roy.

Le Syndicat des métallos a aussi fait parvenir une lettre de remerciement au maire de Nashville «pour avoir mis fin aux subventions qu'il envisageait de donner à cette entreprise-là pour aller opérer à Nashville».

M. Roy a aussi rapporté que dès après l'assemblée, les ex-employés de Trois-Rivières ont aussi pu récupérer leurs biens qui étaient restés dans les bureaux du centre d'appels, fermé abruptement. Ils étaient environ 180 à travailler dans ce centre.