Des créanciers d'IQT pourraient ne récupérer qu'une fraction des sommes qui leur sont dues si l'entreprise devait se retrouver en faillite. C'est pourquoi ils envisagent de poursuivre personnellement les propriétaires américains de la firme.

Bien qu'IQT ait brutalement fermé ses trois centres d'appels au Canada, le 15 juillet, elle ne s'est toujours pas placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. Ses prêteurs ont la possibilité de s'adresser eux-mêmes aux tribunaux pour faire mettre la société en faillite, et ainsi liquider ses actifs. Mais s'ils adoptent cette stratégie, ils doivent payer de leur poche les coûts de l'opération.

Or, selon différentes sources, IQT ne possède que très peu de biens qui puissent être saisis et revendus pour rembourser ses prêteurs. L'entreprise n'était pas propriétaire des immeubles où se trouvaient ses centres d'appels. Et tout indique que le matériel informatique qu'elle utilisait était loué.

IQT a par ailleurs contracté une hypothèque de 50 millions de dollars en faveur de la banque Wells Fargo. C'est donc dire qu'advenant une faillite et une liquidation de ses biens, les petits créanciers risquent de ne récupérer qu'une fraction des sommes qui leur sont dues.

Voilà pourquoi certains créanciers de l'entreprise envisagent de poursuivre directement les trois administrateurs de l'entreprise. Le fonds immobilier Olymbec pourrait bientôt modifier la requête qu'il a adressée à la Cour supérieure au début de juillet, a indiqué son avocat, Benoît Larose.

Si Olymbec adopte cette stratégie, la poursuite ne visera plus seulement l'entreprise IQT, mais aussi les hommes d'affaires new-yorkais David et Alex Mortman, ainsi que le milliardaire texan John Fellows.

«Nous étudions la possibilité de poursuivre les administrateurs, a confirmé l'avocat. L'avantage, c'est que si les tribunaux nous donnent gain de cause, cela nous permet de tenter d'exécuter contre le patrimoine des administrateurs.»

Selon Me Larose, d'autres créanciers d'IQT étudient la possibilité de poursuivre ses dirigeants.

IQT, sous-traitant de Bell, a brusquement fermé ses centres d'appels de Laval, Trois-Rivières et Oshawa il y a près de deux semaines. Ce faisant, l'entreprise a privé ses quelque 1200 employés de leurs dernières semaines de salaire. Elle a aussi laissé en plan de nombreux créanciers. Parmi ceux-ci, on compte le propriétaire de l'immeuble où se trouvait le centre d'appels de Trois-Rivières, le fonds immobilier Olymbec, qui est le seul à avoir engagé une poursuite contre IQT.