Même si Québec oblige BIXI à se départir de ses lucratives activités internationales, l'entreprise montréalaise continue d'investir pour mousser ses ventes à l'étranger. Elle engage 100 000$ pour devenir le commanditaire «maillot jaune» de la conférence Velo-city, qui se tiendra à Vancouver l'an prochain.

Ce rassemblement annuel, organisé par la Fédération européenne des cyclistes, est au vélo ce que le salon Bourget est au secteur aéronautique, résume Michel Philibert, le porte-parole de la Société de vélo en libre-service (SVLS), l'entreprise qui exploite le BIXI. Avec plus de 1000 participants venant des quatre coins du monde, l'événement constitue une vitrine de choix pour faire la promotion du système de vélo-partage, qui circule à Montréal, Toronto, Washington, Londres et Melbourne.

«La clientèle est constituée de conseillers municipaux, de délégations des villes, de planificateurs municipaux, de membres de la fonction publique, c'est toute la clientèle qui veut se tenir au courant des nouveaux développements au niveau du vélo qui est là, indique=t=il. C'est une très bonne opportunité pour nous de les rejoindre.»

La SVLS sera le commanditaire principal de l'événement. En plus de contribuer somme généreuse à l'organisation, elle va déployer des bornes et des vélos BIXI aux alentours du site. Les délégués pourront tester eux-mêmes le système, qui compte plus de 5000 bicyclettes chez nous. Cette opération visibilité coûtera environ 100 000$ sur trois ans à l'entreprise, affirme Michel Philibert.

La SVLS ne profitera pas des retombées de cet investissement, puisqu'elle est obligée de se départir de sa division internationale d'ici la fin de l'année. Il s'agit d'une condition imposée par le gouvernement du Québec en échange de son aval à un plan d'aide financière de 108 millions de la Ville de Montréal. La municipalité n'a en effet pas le droit d'exploiter une activité commerciale à l'étranger.

La direction de la société a pour un temps reconsidéré son projet de commandite dans la foulée de cette réorganisation forcée, explique M. Philibert. Elle a finalement décidé d'aller de l'avant malgré tout. Elle espère ainsi rendre les activités internationales plus attrayantes pour un éventuel acquéreur.

«On est venus à la conclusion qu'il faut conserver la valeur de l'actif, explique-t-il. Pour quelqu'un qui voudrait se porter acquéreur des activités internationales de BIXI, le fait d'être commanditaire majeur d'un événement comme celui-là, ça aide à maintenir la valeur de l'actif.»

La Ville de Vancouver, où se tient la conférence Velo-city 2012, est en voie de se doter d'un système de vélo-partage. La SVLS est l'une des entreprise qui participe à l'appel d'offres. Le contrat devrait être octroyé cet automne.

La commandite de la conférence aidera-t-elle la SVLS à décrocher ce contrat? «Ça ne nuira pas», résume Michel Philibert.

Lancement à Boston

Avant la conférence de Vancouver, toutefois, la SVLS a une préoccupation beaucoup plus immédiate. Avec plusieurs mois de retard, Ville de Boston lancera mardi le Hubway, un système de vélo-partage qui utilisera environ 600 bicyclettes fournies par la société montréalaise. Ce sera la troisième ville américaine à adopter le réseau, après Washington et Minneapolis.