L'industrie de la construction, qui roule déjà à plein régime depuis quelques années, n'a pas ralenti sa cadence en 2011. La Commission de la construction du Québec (CCQ) prévoit que le record de 155,8 millions d'heures de travail établi en 1975 devrait être fracassé dès l'an prochain.

Et l'année 1975 était celle des Jeux olympiques, de la Baie James et de l'agrandissement du métro, a rappelé en entrevue André Martin, conseiller en relations publiques à la CCQ.

«Il y avait énormément de grands chantiers; c'était une époque de grande effervescence», a-t-il dit.

L'année 2011 devrait permettre d'atteindre le seuil des 154 millions d'heures, selon les dernières prévisions de la CCQ. Celle-ci a d'ailleurs dû réviser à la hausse ses prévisions, qui ne dataient pourtant que de décembre dernier.

«Tout ça, c'est le résultat de tous les investissements publics qui ont été annoncés par le gouvernement du Québec et en partie par le gouvernement fédéral pour soutenir l'activité, mais notamment aussi pour remettre à niveau beaucoup d'équipements collectifs d'infrastructures, de génie civil, de routes. Il y a aussi Hydro-Québec qui a de grands chantiers comme La Romaine. Il y a aussi toute la mise à niveau des bâtiments publics, des hôpitaux, des CHSLD (Centres d'hébergement et de soins de longue durée), des écoles, des universités, de grands projets miniers, et les alumineries qui commencent à réinvestir», a énuméré M. Martin.

Le secteur institutionnel et commercial est particulièrement actif, en hausse de 15% pour les quatre premiers mois de l'année, poussé notamment par les grands chantiers de centres hospitaliers.

Le secteur du génie civil et de la voirie est lui aussi très vigoureux, avec une hausse de 14% comparativement à la même période l'an dernier, notamment grâce aux travaux de lignes électriques et du chantier de La Romaine.

Le secteur industriel a légèrement reculé durant les premiers mois de 2011, soit de 2%, mais il doit reprendre de la vigueur grâce au lancement de plusieurs projets de mines et de l'industrie de l'aluminium.

Le secteur résidentiel a connu une baisse de 3% depuis le début de 2011, attribuable au recul des mises en chantier.

La Commission de la construction rappelle que les perspectives d'emploi sont «prometteuses» pour les prochaines années dans cette industrie. Les entreprises de construction prévoient avoir besoin de 14 000 nouveaux travailleurs par année. Depuis 2002, l'industrie en a accueilli de 11 000 à 16 000 chaque année.

Le portrait des ouvriers de la construction a d'ailleurs changé, depuis quelques années, avec l'afflux de jeunes travailleurs. M. Martin signale que 24 000 travailleurs ont maintenant moins de 25 ans.

Et la moyenne d'âge, qui était de 40 ans il y a 10 ans, atteint maintenant 37,8 ans. «La moyenne d'âge est plus basse que l'ensemble des autres secteurs industriels parce que depuis plusieurs années, on admet des milliers et des milliers de jeunes travailleurs, et des moins jeunes aussi», a souligné M. Martin.

En termes de croissance, c'est la région du Bas Saint-Laurent-Gaspésie qui remporte la palme, ayant vu le volume de travail croître de 51% comparativement à la même période en 2010. Cette croissance est attribuable aux parcs d'éoliennes.

Le Saguenay-Lac Saint-Jean a aussi connu une croissance de 30%.

Le Grand Montréal a enregistré une croissance de 10%, notamment grâce aux chantiers des centres hospitaliers universitaires.

Seules deux régions ont affiché une baisse de la construction au premier trimestre, à savoir la Baie-James, à cause de l'achèvement du complexe hydroélectrique Eastmain-1-A-Sarcelle-Rupert, et la Mauricie-Bois-Francs.