Six mois à peine avant l'échéance prévue, le premier ministre Jean Charest s'est dit confiant, mercredi, de voir le marathon de négociations de libre-échange entreprises entre le Canada et l'Union européenne aboutir avant la fin de l'année.

Il s'est dit quand même conscient que la tenue d'élections générales fédérales, en mai dernier, avait retardé le processus.

En principe, l'entente visant à abattre les barrières commerciales entre le Canada et le continent européen doit être signée avant la fin de 2011.

En théorie, pour le Québec et le Canada, s'ouvriraient alors les portes d'un marché potentiel de 500 millions de personnes.

En point de presse, en marge d'une allocution prononcée devant des membres du Parlement européen, M. Charest a indiqué qu'une nouvelle séance de négociation était à l'horaire en juillet.

Le premier ministre du Québec est un des principaux promoteurs de ce projet.

«C'est nous qui l'avons amené», a-t-il dit. Il avait nommé l'ex-premier ministre Pierre Marc Johnson négociateur en chef pour le Québec dans le dossier.

Rendues dans le dernier droit, les négociations s'annoncent cependant serrées, a-t-il convenu.

«On reconnaît que ce sera la période la plus difficile. Les enjeux les plus difficiles arrivent toujours sur la fin. On règle ce qu'il y a de plus simple et de moins compliqué avant», a-t-il commenté.

«Ça va négocier serré», prévoit le premier ministre, ajoutant qu'il n'a quand même «pas perdu espoir» de respecter le délai.

«J'espère toujours y arriver d'ici la fin de 2011, sinon peut-être que ça débordera un peu», a-t-il dit.

Dans le même ordre d'idées, le premier ministre Charest a dit qu'il souhaiterait étendre à d'autres pays d'Europe l'entente conclue entre la France et le Québec en matière de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles. Cette entente vise à faciliter la mobilité de la main-d'oeuvre entre les deux continents, de même qu'à répondre aux besoins d'employés qualifiés des deux côtés de l'Atlantique.

En tant que premier ministre du Québec, il s'est dit soucieux de «prendre la place qui nous revient sur la scène internationale».

«On est dans l'affirmation de nos compétences et on n'est pas complexés dans cette volonté de prendre la place qui nous revient», a plaidé M. Charest.

Au troisième jour de sa mission européenne, M. Charest a rencontré notamment le ministre-président de la Flandre, Kris Peeters.

Ce dernier a dit juger «impressionnant» le Plan Nord du premier ministre du Québec, venu en Europe spécialement pour en faire la promotion et attirer des investisseurs.

En matinée, il s'était entretenu avec le premier ministre par intérim de la Belgique, Yves Leterme. La Belgique fonctionne sans gouvernement depuis un an.

Il a dit que le Québec et la Belgique pouvaient se comparer, d'une certaine manière, en étant deux États «très décentralisés».

Jeudi, M. Charest entreprend la dernière étape de sa mission, en se rendant en Allemagne, à Francfort et Munich.