La mise en place du programme Renfort pendant la crise financière a contribué à une détérioration du portefeuille de prêts chez Investissement Québec (IQ). Plus de 1 dollar sur 5 est à risque dans le portefeuille d'interventions financières du principal outil du gouvernement provincial en matière de financement des entreprises, révèle le rapport annuel 2011. La proportion de prêts douteux croît depuis 2008 et elle a continué d'augmenter en 2010-2011 même si la récession est chose du passé. La direction de l'organisme nouvellement fusionné avec la Société générale de financement ne s'en inquiète guère.

La provision cumulée pour pertes exprimée en pourcentage du solde brut du portefeuille d'interventions financières est passée de 15,8%, en 2008, à 20,6% au 31 mars 2011. À cette date, la provision cumulée atteignait 835 millions sur un portefeuille d'une valeur de 4 milliards.

IQ attribue la détérioration de la qualité de son portefeuille au programme Renfort, mis en place pendant la récession pour financer le fonds de roulement des entreprises éprouvant des problèmes de liquidités. Ce sont des interventions plus risquées qu'à l'accoutumée pour Investissement Québec. Le programme Renfort s'étant terminé au 31 décembre 2010, Chantal Corbeil, porte-parole de IQ, soutient que la proportion de créances douteuses devrait se résorber dans les prochaines années.

«Cette année, la provision pour l'année a diminué (par rapport à l'année précédente), mais le cumulé n'a pas diminué parce qu'on a beaucoup de dossiers de Renfort dans notre portefeuille. On ne s'en inquiète pas parce qu'on voit que ça va mieux pour nos clients», dit Mme Corbeil. La provision prise pour l'exercice 2010-2011 s'élève à 100 millions$. IQ a aussi radié un montant de 76 millions de ses livres. L'année précédente, au moment où la récession battait son plein, les provisions s'élevaient à 234 millions et les radiations à 94 millions.

IQ fait principalement du prêt et des garanties de prêt aux entreprises. Quand un client devient insolvable ou que l'insolvabilité semble probable à court terme, la société prend une provision sur perte. Le jour où l'entreprise, qui a un prêt devenu douteux, est liquidée, IQ radie de ses livres le montant de son intervention financière. En majorité, les pertes subies par IQ sont remboursées par le gouvernement du Québec.

Année 2010-2011 (var. 1 an)

Revenus : 442,4 millions ("12,6%)

Bénéfice net : 62,1 millions ("134%)

Dividende versé au gouvernement: 0$