La reprise économique se fait toujours attendre en Europe et aux États-Unis, mais cela ne suffira pas à refroidir les ardeurs des chefs d'entreprises intéressés à investir dans le Grand-Nord québécois, selon le premier ministre Jean Charest.

Il s'est dit persuadé, mardi, que d'éventuels investisseurs ne renonceront pas à leur projet, et ne reporteront pas à plus tard une décision en ce sens, malgré la fragilité de la reprise économique dans certaines parties du globe.

«Il y a encore beaucoup d'incertitude», a constaté M. Charest, en point de presse, après avoir participé, à titre de conférencier invité, au «FT Global Energy Leaders Summit 2011», organisé par le quotidien financier britannique Financial Times.

Devant une centaine de personnes venues réfléchir aux nouveaux défis qui se présentent pour assurer des approvisionnements dans un contexte mondial changeant, il a décrit son Plan Nord, en insistant sur le volet énergétique et l'approche privilégiée en faveur du développement durable.

Durant sa mission de cinq jours en Europe, M. Charest prononce plusieurs discours et multiplie les rencontres privées avec des décideurs, financiers et éventuels investisseurs pour les convaincre de placer leurs millions dans le Grand-Nord québécois.

«L'inquiétude généralisée» des gens d'affaires est palpable, a commenté M. Charest, quant au climat économique européen, nommément en Grèce.

Il s'est dit quand même confiant de voir son Plan Nord réussir, en raison de la forte demande mondiale pour les ressources naturelles anticipée au cours des prochaines décennies, notamment en provenance des pays émergents, comme la Chine et l'Inde.

Certains projets d'investissements pourraient même être annoncés bientôt.

«Je ne sens pas que ça retarde, parce qu'il y a des projets qui sont prêts à procéder», a-t-il confirmé.

«Ils ne m'ont jamais dit: on va attendre, on verra. C'est pas ça», a-t-il précisé, voulant se faire rassurant.

Plus tôt, devant des financiers et gens d'affaires, il avait vanté le choix du Québec de mettre le cap sur la réduction des gaz à effet de serre.

Les pays qui auront compris qu'ils doivent s'orienter vers une économie sans carbone auront un net avantage sur leurs concurrents, selon le premier ministre Charest.

Car le monde se dirige vers une économie décarbonisée, avec de moins en moins de gaz à effet de serre, et les gouvernements doivent anticiper les changements à venir pour s'ajuster, a-t-il plaidé, en rappelant que le Québec était l'endroit au Canada ayant la plus faible empreinte carbonique.

Le Québec respectera le protocole de Kyoto, a-t-il ajouté, en atteignant l'objectif de réduction de 20 pour cent de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020, par rapport au niveau de 1990.

En matinée, il s'était entretenu avec le leader du Climate Group, un organisme international sans but lucratif de lutte aux changements climatiques, Mark Kenber, puis plus tard avec le secrétaire d'État à l'Énergie et aux Changements climatiques du Royaume-Uni, Chris Huhne.

Le deuxième jour de la mission européenne de cinq jours du premier ministre était donc consacré aux projets énergétiques et environnementaux liés au Plan Nord.

Dans son discours, il a vanté l'approche globale du Plan Nord, basé à la fois sur le développement économique et social, dans une perspective de développement durable.

Mercredi, M. Charest poursuit sa mission à Bruxelles, où il sera sûrement question des négociations entourant l'entente de libre-échange Canada-Union européenne, rendues à une étape décisive.

Il prononcera un discours devant la communauté d'affaires, puis un autre devant le Parlement européen.