Le groupe Thales va renforcer et moderniser son site de Laval, spécialisé dans les communications aéronautiques et navales, mais surtout centre de compétence IFF, matériel permettant aux alliés de s'identifier pour éviter les tirs fratricides, a-t-on appris auprès du groupe.

«Les armées modernes ont besoin, pour éviter les tirs fratricides en permanence, de savoir qui est qui et à quelle position», a expliqué mardi matin lors d'une conférence de presse Marc Komorniczak, directeur du site de Laval.

Les matériels IFF (Identification Friend or Foe, identification ami/ennemi) de Thales sont vendus pour 75 à 80% à l'export (40 pays) et équipent aussi bien l'avion Rafale, l'hélicoptère NH90 ou encore les avions russes Mig 29 et Sukhoï 30.

Avec l'arrivée en 2006 du nouveau mode de communication sécurisé de l'OTAN, Thales doit aussi intégrer cette nouvelle donnée dans ses appareils tout en continuant à se développer en recherche et développement.

D'où la nécessité pour le groupe de fortifier sa branche R&D en doublant le nombre de ses chercheurs avec 20 salariés supplémentaires, venus du groupe ou externes, mais aussi de rénover son site de Laval.

Le maître d'oeuvre, Laval Mayenne Aménagements, va construire dès cette année sur le site actuel un nouveau bâtiment de 7 750 m2 pour 10 millions d'euros. Son inauguration est prévue à l'été 2013. 190 personnes travaillent actuellement sur le site (sur 68 000 salariés chez Thales - dont la moitié en France - et 5 000 dans la branche communication). Mais «nous pensons franchir le cap des 200 personnes sur le site en 2013», a précisé le directeur du site.

Le nouveau bâtiment abritera l'ensemble des activités du site, où est effectué l'assemblage manuel des matériels embarqués, leur personnalisation, mais aussi les tests de résistance (appelés déverminage) aux chocs, aux changements de températures (de -40°c à + 70°c) et à tous les autres éléments où les précieux matériaux électroniques, qui doivent aussi résister à toute tentative d'incursion ennemie, peuvent être exposés à bord des chars, hélicoptères, avions ou navires de guerre.

Les IFF de Thales, selon les modèles, permettent d'identifier les autres belligérants de 10 à 400 km. Ces IFF peuvent aussi avoir une application «civile» comme l'IFF actuellement développée au laboratoire à partir de celui du Rafale, qui va être intégré sur un hélicoptère de surveillance, un Sikorsky SH-3 Sea King, pour les Jeux olympiques de Londres.