Le Canadien de Montréal a vu les Bruins de Boston mettre fin à son rêve de Coupe Stanley, mais l'équipe montréalaise a empoché environ 6 millions de dollars en profits durant les séries éliminatoires. Le Canadien a aussi versé environ 1,5 million à la Ligue nationale de hockey (LNH) durant les séries afin de financer les équipes moins nanties.

> Suivez Vincent Brousseau-Pouliot sur Twitter

Le Tricolore génère des profits d'environ 2 millions de dollars sur des revenus de 2,9 millions de dollars par match éliminatoire disputé au Centre Bell, selon nos informations. Le Canadien a été éliminé par les Bruins en première ronde des séries en sept matchs, dont trois disputés au Centre Bell.

En 2009-2010, le Canadien de Montréal aurait généré des profits de 53 millions US selon Forbes, notamment grâce aux revenus de ses huit matchs éliminatoires disputés au Centre Bell. Cette saison, les profits devraient être moins importants, car l'équipe n'a disputé que trois parties au Centre Bell. En 2008-2009, le Tricolore aurait généré des profits de 30 millions US, en comptant la saison régulière et deux matchs éliminatoires disputés au Centre Bell, selon Forbes.

Si les matchs éliminatoires sont les plus payants de la saison, c'est d'abord parce que l'équipe hausse le prix des billets au Centre Bell. Autre raison: le Tricolore ne paie pas ses joueurs, dont le salaire est réparti seulement sur la saison régulière. Selon Forbes, les salaires constituent la moitié des dépenses de l'équipe, soit 55 millions US sur des dépenses totales de 110 millions US pour la saison 2009-2010.

«C'est extrêmement payant pour les équipes, dit Marc Lavoie, professeur d'économie à l'Université d'Ottawa. Plus elles jouent de matchs, plus elles génèrent de revenus.»

En séries éliminatoires, le prix des billets au Centre Bell augmente en moyenne de 57% par rapport aux billets en saison régulière, selon un échantillon de quatre catégories de billets répertoriées par La Presse Affaires (sur les 23 catégories de billets). Le prix des billets en séries augmente de 17% par rapport aux meilleurs matchs de la saison régulière (les matchs Optimum). À titre d'exemple, un billet dans les bleus, qui se vend 40$ en raison régulière (52$ pour les matchs Optimum), coûte 60$ en séries. Un billet platine, le plus cher au Centre Bell, passe de 242$ en saison (335$ pour les matchs Optimum) à 393$ en séries.

«L'équipe introduit aussi de nouveaux produits dérivés pour les séries avec une marge bénéficiaire extrêmement importante, dit André Richelieu, professeur en marketing sportif à l'Université Laval. Durant les séries, il y a un enthousiasme pour la marque du Canadien. Il n'y a pas si longtemps, il y a même eu une rupture de stocks sur les drapeaux du Canadien pour les voitures.»

Pour chaque match éliminatoire disputé à Montréal, le Canadien doit donner le quart des revenus aux guichets du Centre Bell à la LNH, qui redistribue ensuite cette somme aux équipes les moins riches du circuit Bettman. Chaque match éliminatoire au Centre Bell rapporte environ 500 000$ à la LNH.

Le Canadien n'a pas voulu dévoiler le montant des profits de la série éliminatoire contre les Bruins de Boston, ni combien l'équipe a contribué au partage des revenus cette saison. En 2004, le président Pierre Boivin a évalué à environ 1 million de dollars les profits d'un match éliminatoire au Centre Bell. En 2008, M. Boivin a indiqué que le Tricolore avait versé 10 millions cette saison-là au partage des revenus.

Selon Forbes, le Canadien est au troisième rang des équipes les plus riches de la LNH avec une valeur de 404 millions. L'équipe de hockey, le Centre Bell et le promoteur de spectacles evenko ont été vendus au consortium de la famille Molson pour 575 millions en 2009.

-----------------

Une pointe d'écoute de 2,8 millions à RDS

Environ 2,8 millions de téléspectateurs ont vu le but de Nathan Horton en prolongation qui a éliminé le Canadien de Montréal, mercredi soir sur les ondes de RDS. Durant tout le match, une moyenne de 1,8 million de personnes ont regardé la défaite du Canadien. Il s'agit de la meilleure cote d'écoute de la saison pour la chaîne sportive francophone. Le record d'écoute de RDS (2,4 millions de téléspectateurs) a été établi l'an dernier lors du septième match de la série Montréal-Pittsburgh. RDS a été la chaîne francophone la plus regardée au pays lors de chacun des sept matchs de la série Canadien-Bruins. Pour l'ensemble de la série, RDS a obtenu une cote d'écoute moyenne de 1,67 million de téléspectateurs, récoltant 45% des parts de marché durant les matchs.

-----------------

Rogers veut sa chaîne sportive

Après Quebecor et Radio-Canada, c'est au tour de Rogers à songer concurrencer RDS (Bell) avec une chaîne sportive francophone. Rogers demandé une licence pour une chaîne sportive spécialisée au CRTC, qui devrait rendre une décision cet été. Le CRTC a comme politique d'encourager la création de nouvelles chaînes sportives. L'organisme fédéral déjà attribué de telles licences à Quebecor (TVA Sports) et Radio-Canada, qui n'ont pas indiqué quand elles comptaient lancer leur chaîne sportive. Leur principal obstacle : RDS détient les droits exclusifs francophones des matchs du Canadien de Montréal et de la LNH jusqu'en 2013-2014. Propriétaire des Blue Jays de Toronto, Rogers possède les chaînes sportives anglophones Sportsnet, qui diffusent des matchs de toutes les équipes canadiennes de la LNH sauf le Canadien de Montréal.