Le Conseil du patronat du Québec demande aux partis fédéraux de s'engager rapidement sur la construction d'un nouveau pont Champlain. Pour l'instant, seul le Parti conservateur du Canada a refusé de promettre le remplacement du pont.

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«Le pont Champlain et l'échangeur Turcot ne sont pas que des voies de transport. Ils font aussi partie du système d'artères principales pour l'ensemble de l'économie. Le nombre de marchandises qui est transporté sur le pont ou l'échangeur est énorme», a déclaré Yves-Thomas Dorval, le président du CPQ, préoccupé par les travaux d'urgence qui ont été entamés samedi sur l'échangeur.

Lors d'une rencontre de presse hier, M. Dorval a insisté pour que le Parti libéral du Canada, le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique du Canada passent de la parole aux actes en présentant leur échéancier. «Les gens, ils entendent plein d'annonces comme la construction d'un nouveau CHUM. Mais ce qui est important, c'est de l'avoir au bout du compte», raconte-t-il. Il croit aussi que les projets devront être bien étudiés pour éviter les dépassements de coûts. «Il ne faut pas lancer des prix trop vite parce que la majorité des politiciens qui annoncent des projets avec des sommes d'argent, ils se retrouvent à la fin avec des augmentations de coûts.»

Le CPQ évaluera cette semaine les plateformes des différents partis en campagne électorale fédérale pour analyser leurs impacts sur les entreprises du Québec. Même si le pont Champlain n'est pas inclus dans les programmes de tous les partis, le Conseil assure que l'étude sera «non partisane» et qu'elle ne proposera pas à ses membres de privilégier une formation politique en particulier.

Le CPQ fait partie de la coalition Champlain en chantier qui a été lancée à la fin du mois de mars. Le président du conseil a rappelé, une fois de plus, que le Québec est sous la moyenne canadienne par rapport à l'âge des autoroutes et des routes au Québec. Il assure néanmoins que la province procède à un «rattrapage énorme» depuis quelques années.

Campagne de l'audace

Le Conseil du patronat a aussi profité de son assemblée annuelle pour annoncer le lancement d'une «Campagne de l'audace» devant le premier ministre Jean Charest et une brochette de ministres. La campagne débutera au mois de septembre et elle vise à promouvoir l'investissement privé.

«Au cours de la récession, les pouvoirs publics ont investi énormément. C'est maintenant au tour des entreprises de prendre la relève. C'est important parce que la prospérité ne pourra pas arriver seulement avec des investissements publics», a souligné M. Dorval.

Au Québec, la part de l'investissement privé par rapport à l'investissement public demeure plus faible que dans les autres provinces du pays.

Dans le cadre de cette campagne, une vingtaine de dirigeants d'entreprises tenteront de convaincre le secteur privé de contribuer à la richesse collective par leurs témoignages.