Au moment même où ils amorcent le dernier sprint avant la fin de leur année scolaire, des milliers d'étudiants vont envahir les sites web pour trouver un gagne-pain pour l'été. La saison de recherche d'emplois étudiants est officiellement lancée... et elle s'annonce un peu moins bonne que l'année 2010.

Emploi-Québec remarque que le nombre de chercheurs d'emplois est légèrement à la hausse, tandis que le nombre de postes disponibles est à la baisse. Au début du mois d'avril, 27 970 étudiants cherchaient un travail, une hausse de 6,4% par rapport à la même période l'année dernière. En revanche, seulement 15 865 postes étaient affichés dans la section Placement étudiant du site web d'Emploi-Québec, une baisse de 6,1% par rapport à 2010.

L'écart semble important. Catherine Bourque-Barrette, conseillère à la direction du placement pour Emploi-Québec, est tout de même rassurante. «Les chercheurs peuvent aussi consulter notre volet régulier qui contient un plus grand nombre d'offres d'emplois», explique-t-elle.

Dans le milieu de la restauration, il est encore trop tôt pour juger si les embauches seront nombreuses cet été. L'Association des restaurateurs du Québec (ARQ) manifeste toutefois de l'inquiétude. «C'est sûr qu'avec un dollar à 1,04$, on craint que les touristes ne soient pas au rendez-vous. Je demeure prudent quant à savoir si l'embauche va être massive», dit Francois Meunier, vice-président aux affaires publiques de l'ARQ.

Le portrait dans l'industrie du commerce de détail semble plus réjouissant. «On ne remarque pas une augmentation fulgurante, mais il y a certainement autant de postes que l'année passée, sinon plus», commente Gaston Lafleur, président du Conseil québécois du commerce de détail.

Environ 20 % des employés dans ce secteur d'activités profitent de l'été pour prendre des vacances. Pour combler les postes de vendeurs, associés sur le plancher des ventes, postes dans les entrepôts, manutentionnaires et caissiers, les commerces offrent plusieurs emplois à temps partiel. Les emplois spécialisés, par exemple en administration ou en comptabilité, excluent cependant les candidatures des étudiants, affirme M. Lafleur.

Saison touristique décalée

Les entreprises en région peinent à trouver des étudiants qui travailleront pendant toute la saison touristique. Au lieu de venir en juillet et août, les touristes étrangers préfèrent dorénavant les mois d'août et septembre pour visiter le Québec -et voir les arbres en automne. «Mais le 15 août, les étudiants retournent aux études pendant que les entreprises sont en pleine période touristique pour encore au moins un mois», soulève M. Meunier.

Les entreprises montréalaises souffrent moins du manque de main-d'oeuvre lorsque les étudiants retournent sur les bancs d'école. «Montréal est avantagé parce qu'on trouve quatre grandes universités. C'est la ville qui bénéficie le plus de l'apport de l'immigration dans la main-d'oeuvre et c'est une ville avec une population jeune», relate M. Meunier.

Tout baigne à La Ronde

La Ronde embauche chaque année 1000 employés saisonniers, dont 90% sont des étudiants. Préposés aux restaurants, préposés aux manèges, préposés au stationnement, agents de sécurité, commis aux entrées, préposés aux boutiques... la liste de postes à combler est longue. Pourtant, le parc d'attractions ne présente aucune difficulté à trouver de la main-d'oeuvre étudiante. L'arrivée de l'internet et des médias sociaux a fait bondir le nombre de candidatures. Le parc d'attractions reçoit 10 fois plus de candidatures qu'avant 1992.

Par exemple, en fin de semaine, la Ronde procède à un grand blitz pour recruter son personnel saisonnier: 1040 candidats vont se présenter au parc d'attractions... dans l'espoir de décrocher un des 500 postes hautement convoités.