Montréal projette d'emprunter 675 millions de dollars de plus cette année pour financer des dépenses d'immobilisation et rembourser des dettes venant à échéance dans un contexte d'un plus grand appétit chez les investisseurs pour les obligations de la Ville.

Jeudi, Montréal a fait état d'un surplus de 192 millions pour 2010 grâce à des permis de bâtir plus importants que prévu, à une décision fiscale favorable et à des dépenses moins élevées que prévu. La Ville a l'intention d'utiliser 14 millions du surplus pour renflouer son fonds de réserve, a indiqué Alan DeSousa, vice-président du comité exécutif et responsable des finances.

Montréal a émis ses premières obligations de l'année le 9 mars dernier vendant pour 350 millions de titres de dette au taux de 4,5 % venant à échéance en décembre 2021. Le prix de ces obligations a été fixé pour offrir un rendement de 108 points de base de plus que les titres de référence fédéraux comparables. La Société de transport de Montréal recevra 57,5 millions de la somme obtenue.

«Nous serons passablement actifs cette année», a précisé M. DeSousa au cours d'une entrevue jeudi. La Ville a l'intention d'emprunter près de 1,03 milliard cette année, cette somme comprenant les 350 millions déjà recueillis, a-t-il dit.

Les obligations montréalaises ont présenté une performance meilleure qu'un indice général regroupant des titres provinciaux et municipaux canadiens au cours de la dernière année, le marché montrant de l'optimisme quant à la santé financière de la Ville, a avancé Marc Rouleau, gestionnaire de fonds d'obligations chez Standard Life Investments, à Montréal.

Les rendements des obligations montréalaises comparativement aux obligations du gouvernement canadien ont affiché un écart qui a rétréci de 3 points de base, à 104 points de base, au cours des 12 mois terminés le 30 mars dernier. Pendant la même période, les écarts moyens de l'Indice provincial et municipal canadien de Bank of America Merrill Lynch se sont agrandis de 5 points de base, à 50 points.

Par ailleurs, le rendement supplémentaire que les investisseurs exigent pour posséder des titres de dette d'entreprises canadiennes ayant une cote de crédit de bonne qualité plutôt que des obligations du gouvernement fédéral a augmenté à 128 points de base, selon l'indice de Bank of America Merrill Lynch.