Le studio de cinéma derrière le succès des films Twilight est intéressé à tourner à Montréal. Deux dirigeants de Summit Entertainment, plus important studio indépendant du monde, feront une visite exploratoire de trois jours dans la métropole québécoise en avril.

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Les vampires de Twilight ne tourneront toutefois pas à Montréal. Robert Pattinson, Kristen Stewart et le reste de la distribution de Twilight terminent actuellement les deux derniers films de la série en Louisiane, à Vancouver et au Brésil. Summit Entertainment cherche plutôt un lieu de tournage pour trois autres films de son catalogue en 2011 et 2012.

«On va leur montrer nos espaces de tournage. Ce sera une tournée de familiarisation très pointue. Ils ont trois scénarios de films qu'ils veulent tourner et ils cherchent un peu partout dans le monde. Ils veulent sentir la ville et voir ce que Montréal a à offrir», dit Hans Fraikin, commissaire du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec.

Avec une trentaine d'autres studios indépendants, Summit Entertainment a participé à un dîner organisé par le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec en février à Los Angeles. L'automne dernier, l'organisme québécois avait invité des experts en production de six studios indépendants, dont Summit Entertainment, à visiter Montréal pour leur montrer des lieux potentiels de tournage. «On veut encourager les studios indépendants, dit Hans Fraikin. C'est la première année qu'on cible spécifiquement les studios indépendants au cinéma. L'an dernier, on avait fait le même exercice pour les studios indépendants qui font des séries télé.»

Un créneau payant

Si le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec veut autant charmer les studios indépendants, c'est qu'il estime que la croissance des productions étrangères au Québec passe beaucoup par eux. Soit, les productions indépendantes sont moins prestigieuses que les superproductions (blockbusters) des six grands studios d'Hollywood. Mais Montréal manque de grandes salles de tournage pour accueillir les superproductions. En 2011, la Cité du cinéma a dû refuser trois superproductions intéressées à tourner à Montréal en raison du manque d'espace de tournage.

«Comme industrie, les producteurs indépendants nous permettent d'arrondir nos fins de mois, dit le commissaire Hans Fraikin. Les studios majeurs d'Hollywood veulent tous tourner en même temps et ont besoin des mêmes grands studios, tandis que les indépendants tournent à longueur d'année dans des plus petits studios. Les studios indépendants sont plus flexibles.»

Autre avantage de faire affaire avec des studios indépendants: les retombées économiques par dollar investi sont plus importantes pour l'économie québécoise. «Quatre films de 50 millions font travailler plus de gens qu'un film de 200 millions, dit Hans Fraikin. Il faut une masse critique minimale de main-d'oeuvre pour chaque film, peu importe le budget. Même si tu as quatre fois plus d'argent, tu n'as pas besoin de quatre caméramans au lieu d'un seul.»

Cette année, Hollywood dépensera environ 240 millions à Montréal en 2011 en tournant huit films et séries télévisées, selon les prévisions du Bureau du cinéma de la télévision du Québec.

Septième plus grand studio au monde

Même si Summit Entertainment n'est pas l'un des six grands studios majeurs d'Hollywood, il reste un acteur de taille dans l'industrie du cinéma avec 5,0% des parts de marché au grand écran en 2010. Summit Entertainment s'est classé en septième rang de l'industrie, derrière les six studios majeurs d'Hollywood, avec des recettes au grand écran de 523,2 millions US, selon le site web spécialisé Box Office Mojo. Summit Entertainment a sorti huit films l'an dernier, dont Twilight: Eclipse (300,5 millions US), Red (90,4 millions US), Letters to Juliet (53,0 millions US) et Remember Me (19,1 millions US).

Malgré l'émergence des studios indépendants, les six studios majeurs d'Hollywood - un club sélect surnommé le «Big 6» qui règne sur le grand écran depuis les années 40 - ont conservé 74% des recettes au grand écran l'an dernier. Warner Bros, propriété de Time Warner, est le studio le plus puissant avec 18,2% des parts de marché (1,9 milliard US). Paramount (16,2%), 20th Century Fox (14,0%), Disney (13,8%), Sony-Columbia (12,1%) et Universal (8,3%) complètent le «Big 6».