Cascades a annoncé vendredi un investissement de 33 millions $ à son usine de Candiac au Québec.

Cascades a annoncé vendredi un investissement de 33 millions $ à son usine de Candiac au Québec.

Cette somme a servi à moderniser une machine à papier avec une nouvelle technologie brésilienne qui permettra à l'entreprise québécoise d'y produire, avec des fibres recyclées, un papier hygiénique de la même qualité que les produits haut de gamme fabriqués avec de la fibre vierge.

La nouvelle technologie permet à l'usine de se retrouver avec une machine hybride, c'est-à-dire qu'elle peut toujours, d'une part, fabriquer les mêmes produits qu'auparavant, soit du papier hygiénique, des essuie-tout et des serviettes de table de qualité moins élevée, mais aussi ces mêmes produits en version haut de gamme. Jusqu'ici, cette qualité plus élevée de produits finis n'était pas atteignable avec de la fibre recyclée.

Cascades (TSX:CAS) investit 28 millions $ dans le projet et Québec ajoute une subvention de 5 millions $, contribution que le pdg du groupe Cascades, Alain Lemaire, estime incontournable dans le contexte actuel.

«C'est toujours possible de se passer de subventions mais lorsqu'on a à compétitionner avec (...) l'Ontario, le reste du Canada ou le reste du monde et surtout les Américains, qui sont très affamés de création d'emploi, je crois que c'est un peu équitable», a fait valoir M. Lemaire.

Le ministre du Développement économique, Clément Gignac, a lui aussi senti le besoin de justifier la subvention en faisant référence, sans la nommer, à Électrolux qui a récemment annoncé le déménagement de son usine de l'Assomption vers le Tennessee.

«Oui, on parle de contribution non remboursable mais je pense que l'actualité des dernières semaines nous rappelle cruellement que le Québec est en compétition avec d'autres provinces et en compétition avec d'autres États aux États-Unis qui veulent attirer nos entreprises d'ici pour qu'elles aillent investir au sud de la frontière.»

Le Québec n'a d'autre choix selon le ministre, qui s'est dit convaincu du bien-fondé d'une telle décision. «Nous avons fait nos calculs pour être sûrs que les contribuables québécois en retrouvent pour leur argent. Et c'est ce qui fait qu'on a Cascades, une compagnie du Québec qui est rendue une multinationale mais qui continue quand même d'investir au Québec», a déclaré M. Gignac.

Le premier ministre Jean Charest, qui participait également à l'annonce, a insisté sur la nécessité d'intervenir pour assurer le maintien d'un secteur manufacturier au Québec.

«Il y a des gens qui se questionnent là-dessus. Ils se disent: faut-il abandonner ça au profit des économies émergeantes, la Chine et l'Inde? La réponse c'est non. Pourquoi? Parce que nous sommes capables de faire des produits qui vont se démarquer dans le marché parce qu'ils sont faits à un coût raisonnable, parce qu'on est compétitifs, parce qu'on a investi dans la machinerie et parce qu'on offre des produits qui sont plus écologiques qu'ailleurs à un prix qui est plus compétitif.»

Cascades devient le premier manufacturier en Amérique du Nord à détenir la technologie Atmos de Voith. Suzanne Blanchet, présidente et chef de la direction de Cascades Groupe Tissu, a fait valoir que cette technologie allait permettre non seulement de produire un papier de qualité, mais de le faire tout en étant encore plus respectueux de l'environnement.

Cascades Groupe Tissu mettra ainsi sur le marché, dans les semaines à venir, une nouvelle gamme de papiers tissu surnommée Ultra.

L'action de Cascades a pris vendredi 23 cents à la Bourse de Toronto, soit 3,4 pour cent, pour clôturer à 7,06 $.