Claude Duhamel ne comprend pas que l'Agence du revenu du Canada mène une enquête criminelle à son sujet et le soupçonne de fraude. Il dit avoir toujours collaboré avec l'organisme et être en complet désaccord avec son analyse du Groupe Prospector.

Selon l'homme d'affaires, une cinquantaine d'employés travaillent à développer et à commercialiser les logiciels de Prospector. «Ils disent que c'est quelque chose qui a servi uniquement à éluder de l'impôt, je suis en complet désaccord avec ça», dit-il.

Par ailleurs, Claude Duhamel soutient que c'est une coïncidence si le franchiseur actuel du réseau comme le précédent sont situés dans un paradis fiscal. «L'administrateur (et son entreprise) aurait pu vivre aux États-Unis ou ailleurs, mais c'est arrivé comme ça.»

Trous de mémoire

Le financier n'a aucun souvenir des accusations criminelles portées contre lui en 1993. Il a également des trous de mémoire concernant le règlement qu'il a signé en 2003 avec la CVMQ (l'ancêtre de l'AMF). Dans ce règlement, il est écrit noir sur blanc qu'il a fourni des «informations fausses ou trompeuses» aux investisseurs dans deux dossiers à l'époque, ce dont il n'a pas souvenir.

Il soutient qu'il a plutôt démissionné de l'industrie avant de se faire radier pour 10 ans par la CVMQ. Il a abandonné les contestations, car ses ressources financières s'épuisaient, dit-il. «J'étais dans mon droit, mais la CVMQ disait non.» L'entente d'octobre 2003 contient pourtant un paragraphe qui l'oblige à ne «faire aucune déclaration publique incompatible avec la présente entente».

Claude Duhamel nous a dit à plusieurs reprises être propriétaire de 100 franchises. Puis, il a admis que ce n'est plus le cas depuis qu'il a évité une faillite personnelle l'automne dernier, puisqu'il serait alors propriétaire des franchises sans les avoir payées.

«Écoutez, les franchises que je possède, que je possédais, aujourd'hui, la proposition concordataire est arrivé à l'automne et là, ce que je dois faire, car je n'ai pas finalisé l'entente avec le franchiseur actuel, donc je vais, je ne peux pas vous dire aujourd'hui. Aujourd'hui, je sais que les franchises ne peuvent pas m'être données gratuitement, c'est impossible. Donc aujourd'hui, j'ai une dette qui était effacée, mais en même temps, j'ai une franchise qui n'existe pas réellement. Pour la réactiver, je dois réactiver la dette qui va avec. Parce que je ne peux pas avoir une franchise qui n'aura pas de dette rattachée après, ce ne serait pas équitable pour tous.»