La masse salariale de Montréal ne serait pas aussi élevée si la Ville était mieux gérée, estiment les syndicats qui représentent les employés municipaux. Ils refusent que leurs membres soient blâmés pour les hausses de taxes décrétées par l'administration Tremblay.

Monique Côté bondit lorsqu'on lui présente le coût moyen d'un employé à la Ville de Montréal. La présidente du Syndicat des fonctionnaires municipaux peine à croire que des salariés puissent gagner autant, elle dont les membres touchent un salaire moyen de 51 000$.

«Ce qui coûte cher, c'est la structure des cadres qui a augmenté de 86% et la masse salariale des élus qui a monté de 50% depuis 2006», estime-t-elle.

Avec 19 arrondissements et 15 villes défusionnées à desservir, la Ville de Montréal ne sait plus où donner de la tête, dit Monique Côté. Selon elle, l'appareil municipal est devenu si complexe, si désorganisé, que le nombre de cadres et de professionnels a explosé.

Pendant que les contribuables voient leur fardeau fiscal augmenter cette année, la rémunération des cadres augmentera de 6,5% cette année, fait d'ailleurs valoir Perry Bisson, président de l'Association des pompiers de Montréal. Et justement, dit-il, c'est cette catégorie d'employé qui est la mieux rémunérée.

La Ville entend réviser la manière dont les caisses de retraite sont gérées, notamment en modifiant l'âge d'admissibilité à la retraite. Les syndiqués rétorquent que leurs conditions de travail ont été négociées de bonne foi, et qu'ils n'ont pas à porter le chapeau pour la hausse de taxes.

«C'est un faux débat, tranche Perry Bisson, président de l'Association des pompiers de Montréal. Ils veulent berner la population en donnant ces chiffres. C'est un faux prétexte pour augmenter les taxes et faire porter l'odieux par les employés syndiqués plutôt que d'assumer la mauvaise gestion qui est faite à la Ville de Montréal.»