Si la fusion entre la SGF et Investissement-Québec ne génère pas les économies attendues en raison des exigences salariales des employés, les activités du nouvel organisme pourraient très bien être rapatriées par le ministère du Développement économique.

Le ministre Clément Gignac ne trouve pas drôle du tout que les employés de la Société générale de financement aient décidé de se syndiquer pour conserver leurs salaires plus élevés que ceux d'Investissement-Québec, avant la fusion des deux organismes.

«Investissement-Québec a été créé pour gérer des programmes parce qu'on trouvait que c'était nettement plus efficace, mais si on veut augmenter le coût de gestion des programmes gouvernementaux, nous, on se posera la question si c'est encore rentable de faire gérer nos programmes chez Investissement-Québec ou si ça ne serait pas plus avantageux de les gérer au sein du Ministère», a soutenu le ministre hier à Montréal, où il participait au lancement d'un fonds de capital-risque.

Les conditions de travail des employés d'Investissement-Québec sont déjà plus avantageuses que celles des employés de la fonction publique. Les employés de la SGF, pour leur part, jouissent de conditions encore meilleures, soit entre 15 et 40% de plus. Pour les conserver, ils ont décidé de se syndiquer avec la FTQ.

Un jeu dangereux

Clément Gignac les a prévenus hier que c'était un jeu dangereux. «Si le syndicat veut en profiter pour revoir à la hausse leurs conditions de travail qui sont déjà, selon moi, assez avantageuses par rapport à celles de la fonction publique, alors on se reposera la question (...). On veut limiter les pertes d'emplois, mais ça pourrait avoir des conséquences beaucoup plus importantes.»

«Je veux avoir ces économies-là», a-t-il répété à propos des réductions des coûts de fonctionnement qui doivent découler de la fusion entre la SGF et Investissement-Québec.

«Ce n'est pas vrai alors qu'on est en déficit et qu'on veut retrouver l'équilibre budgétaire qu'on va mettre un X sur des économies de 10 à 15 millions potentiels.»

Dernière chance pour Electrolux

Par ailleurs, le ministre du Développement économique participera demain à une rencontre avec la direction d'Electrolux pour tenter de convaincre l'entreprise de revenir sur sa décision de fermer son usine de L'Assomption à la fin de 2012.

Aussitôt la décision annoncée, le ministre s'était empressé de réclamer le remboursement de l'aide gouvernementale accordée à l'entreprise pour la modernisation de ses installations.

Clément Gignac se défend aujourd'hui d'avoir enterré trop tôt les 1300 emplois d'Electrolux.

«J'ai cru comprendre que leur décision était irrévocable, alors j'ai demandé (à Investissement-Québec) qu'on enclenche les démarches pour être remboursé», explique Clément Gignac, qui dit avoir agi «en bon père de famille avec l'argent des contribuables».

Il assure aujourd'hui qu'il est prêt à faire les efforts nécessaires pour convaincre Electrolux de rester au Québec plutôt que de déménager à Memphis, au Tennessee.

Les chances sont minces, évalue-t-il, parce que ce n'est pas une question de subvention mais de rémunération.»Les salaires (au Tennessee) sont à peine 3$ de plus que le salaire minimum au Québec», souligne-t-il.

«Si, après la rencontre de jeudi, les employés sont prêts à faire des concessions salariales importantes, on est prêt à faire ce qu'on peut aussi.»