Pour convaincre les 2400 petites entreprises de Montréal employant moins de 50 personnes qu'elles brasseront de meilleures affaires si elles se mettent au français, le gouvernement Charest met en place un site internet et il annonce que cinq «démarcheurs» se consacreront à ce travail de persuasion.

Pas moins de trois ministres - Christine St-Pierre, responsable de l'application de la Charte de la langue française, Kathleen Weil, ministre de l'Immigration, et Raymond Bachand, ministre des Finances et ministre responsable de Montréal - étaient présents à Montréal à la conférence de presse confirmant cette annonce.

La minibrigade de «démarcheurs» n'aura rien de la police de la langue qui a fait grand bruit partout au Canada et n'aura rien de coercitif, ont dit les ministres. Leur mission se limitera à renseigner les propriétaires de petites entreprises des cours de français disponibles tout en les informant, par exemple, des crédits d'impôt auxquels ils pourraient avoir droit en optant pour un logiciel en français. Au cours de ces visites de courtoisie, les démarcheurs se chargeront aussi de faire la publicité du site internet où sont regroupés tous les programmes liés à l'apprentissage et au rayonnement du français au Québec, site internet hébergé par la chambre de commerce du Montréal métropolitain.

L'idée de ce projet à 384 000$, a dit la ministre St-Pierre, c'est que «ces entreprises se sentent accompagnées, et pas seulement accusées».

Fait à noter, les entreprises de 50 employés ou moins ne sont pas tenues d'obtenir un certificat de francisation.

Seront aussi visés par cette campagne les étudiants d'universités anglophones qui décrochent souvent des petits boulots sans pour autant avoir une connaissance minimale du français.

Même si les francophones sont maintenant minoritaires dans l'île de Montréal - fait attribuable entre autres à leur exode vers la banlieue - Mme St-Pierre a fait valoir que «la situation, loin d'être désespérante, est encourageante», la vaste majorité des Québécois étant capables de converser en français.

L'an prochain, le Québec pourrait accueillir jusqu'à 55 000 immigrants; 64% d'entre eux devraient déjà, à leur arrivée, maîtriser le français.

Selon la ministre Kathleen Weil, le Québec n'est pas la seule terre d'accueil qui doive s'assurer de protéger sa langue. «En Grande-Bretagne, il y a présentement un nombre record de personnes qui ne parlent pas anglais», a-t-elle dit.