Président d'Investissement Québec depuis quatre ans, Jacques Daoust devrait prendre la tête du nouvel organisme créé par la fusion d'Investissement Québec et de la Société générale de financement.

La nomination doit se faire à la prochaine réunion du Conseil des ministres, selon plusieurs sources. Le choix de M. Daoust viendra confirmer encore l'impression que, en fait de fusion, c'est Investissement Québec qui avale la SGF: au départ, le premier comptait quatre fois plus d'employés que la seconde (400 contre 100), et le gouvernement a décidé de conserver le nom d'Investissement Québec, déjà connu, pour le nouvel organisme, conçu comme un «guichet unique» pour les entreprises qui sollicitent de l'aide du gouvernement sous forme de prêt ou de participation au capital-actions.

Issu du monde bancaire (Banque Laurentienne et Banque Nationale) M. Daoust dirige Investissement Québec depuis 2006. Il y avait remplacé Jean Houde, ancien vice-président de banque lui aussi, nommé sous-ministre aux Finances. Maintenant retraité du Ministère, M. Houde dirige aujourd'hui le comité chargé de la fusion des deux organismes.

Le nom de Jacques Daoust avait circulé en 2009 pour la succession de Richard Guay à la tête de la Caisse de dépôt et placement. Un autre nom a été évoqué pour Investissement Québec: Christiane Bergevin, vice-présidente du Mouvement Desjardins, mais le gouvernement avait arrêté son choix dès le début du processus, semble-t-il.

La fusion d'Investissement Québec avec la Société générale de financement s'annonce houleuse. Craignant de passer sous le rouleau compresseur de la rationalisation, les employés de la SGF ont demandé cette semaine une accréditation syndicale. Selon nos sources, une soixantaine d'entre eux seront protégés par le Syndicat des employés de bureau de la FTQ. Leurs conditions de travail étaient de 15 à 40% supérieures à celles des employés d'Investissement Québec. Leur syndicalisation compromet sérieusement les 15 millions d'économies que comptait faire Québec en fusionnant les deux organismes.

Québec paraît avoir mis sur la touche Pierre Shedleur, président de la SGF et fonctionnaire de carrière. Il obtiendra une rente de 170 000$, après plus de 20 ans de service public.

De cette rente, 59 000$ viennent des six ans qu'il a passé à la SGF. En dehors d'une incursion à Bell Canada, M. Shedleur a fait toute sa carrière dans la fonction publique québécoise, à l'Éducation d'abord, puis au Conseil du Trésor et à la Commission de la santé et de la sécurité du travail. Il a longtemps visé le poste de secrétaire général du gouvernement et était venu à la rescousse du gouvernement Charest en préparant son «sommet des générations», une opération importante dans son premier mandat.

Son prédécesseur, Claude Blanchet, le mari de Pauline Marois, avait obtenu une rente de 80 000$ par année après un mandat de six ans lui aussi. Le gouvernement Charest avait négocié son départ peu après les élections de 2003.