Trop chères ou pas assez, les études universitaires? Rentables surtout, vient rappeler une étude toute fraîche sur le sujet de l'heure au Québec.

Un baccalauréat offre un rendement de 15,7% net d'impôt à son titulaire si c'est un homme et de 20,1% si c'est une femme, ont calculé les chercheurs François Vaillancourt et Pouya Ebrahimi, du CIRANO.

C'est plus rentable que la plupart des investissements disponibles sur le marché, comme les obligations du gouvernement du Canada de 10 ans à 4,1%, ou même la Bourse de Toronto, dont le rendement composé sur 10 ans est inférieur à 6%. Surtout que le rendement de ces placements est imposable.

Le taux de rendement de la scolarité universitaire équivaut au salaire supplémentaire qui peut être encaissé pendant une vie entière avec un baccalauréat comparativement à un diplôme inférieur.

Ainsi, les titulaires d'un baccalauréat peuvent espérer gagner en moyenne 600 000$ de plus pendant leur vie active que ceux qui ont un diplôme d'études secondaires, ont estimé les chercheurs.

D'autres recherches publiées dans le passé sont déjà arrivées à la même conclusion que l'étude que vient de publier le CIRANO, et qui peut se résumer avec la formule bien connue «qui s'instruit s'enrichit». C'est particulièrement vrai pour les femmes, dont le rendement des études a augmenté sensiblement par rapport aux études précédentes.

Le taux de rendement d'un baccalauréat a été calculé par rapport au diplôme d'études secondaires, celui de la maîtrise par rapport au baccalauréat et celui de du doctorat par rapport à la maîtrise.

Sans surprise, les chercheurs ont constaté que tous les diplômes universitaires ont un rendement supérieur à leur coût, soit les droits de scolarité, plus les salaires perdus pendant les études.

Le rendement est toutefois plus intéressant au baccalauréat et au doctorat qu'à la maitrise. De même, certains types d'études sont plus rentables que d'autres. Pour les hommes, le génie, avec un taux de rendement de 25,1%, et l'administration, avec 18,4%, sont de bons choix d'investissement. Pour les femmes, la plupart des types d'études offrent des rendements intéressants, à l'exception des sciences humaines et des sciences sociales.

Le diplôme le plus intéressant à la fois pour les hommes et pour les femmes reste celui de la médecine, dont le taux de rendement est supérieur à 30%.

Les chercheurs du CIRANO ont aussi refait leurs calculs en intégrant une hausse des droits de scolarité du Québec (1900$) pour les rendre comparables à ceux en vigueur en Ontario (4881$). «L'investissement des étudiants dans l'éducation universitaire demeure lucratif», en concluent les chercheurs, qui n'ont pas constaté de changement significatif dans le taux de rendement.

Autres dépenses

Par ailleurs, les droits de scolarité représentent une partie importante du budget d'un étudiant moyen, mais c'est loin d'être sa seule grosse dépense, indique un sondage commandité par le Conseil du patronat pour contribuer au débat en cours.

Ainsi, selon ce sondage réalisé par Léger Marketing auprès de 500 étudiants à temps plein, le logement et le transport pèsent aussi lourd que les droits de scolarité dans le budget étudiant.

En outre, la moitié des étudiants qui reçoivent des prêts et bourses ont une voiture personnelle pour leurs déplacements, selon le sondage. Les étudiants interrogés disent dépenser en moyenne 39$ par semaine dans les restaurants et consacrer 94$ par mois à des loisirs.

Les dépenses de télécommunications sont également importantes: 79% des étudiants ont un cellulaire et 70% d'entre eux consacrent 36$ par mois à des services internet.

Le quart des étudiants qui reçoivent de l'aide financière sous forme de prêts et bourses disent dépenser 1200$ par année en voyages, indique aussi le sondage.

Selon le président du Conseil du patronat, Yves-Thomas Dorval, il ne s'agit pas de juger si telle ou telle dépense est exagérée, mais de mettre les choses en perspective. «On voulait mettre ces informations sur la table pour qu'elles fassent partie du débat», a-t-il dit.