Les vins se vendent plus cher au Québec qu'en Ontario, confirme une étude réalisée par une association canadienne regroupant 12 régies ou sociétés des alcools provinciales et territoriales.

L'Association canadienne des sociétés d'alcools (ou CALJ en anglais) compare chaque année un panier commun de bouteilles de vin et de spiritueux vendus dans les provinces. Vraisemblablement, il s'agit de la seule étude qui compare la situation des provinces quant aux prix de détail des alcools.

La Société des alcools du Québec (SAQ) ne conteste pas les résultats obtenus par l'Association, mais souligne ses limites.

«Il y a des limites à cette analyse, parce que ce sont des échantillonnages qui sont difficiles à faire. L'analyse de 2009 (la plus récente disponible) repose sur seulement 13 produits communs dans le vin», fait remarquer Isabelle Merizzi, directrice, Affaires publiques.

À partir d'une moyenne des prix des produits de l'échantillon, l'Association donne une note sur 10 à la province. Plus la note est basse, meilleur marché est le panier.

L'édition 2009 de cette étude montre que c'est en Ontario que les vins sont les moins chers au pays devant la Saskatchewan, Terre-Neuve, la Colombie-Britannique, puis le Québec.

Historiquement, la SAQ reconnaît qu'elle peut être plus chère dans les produits bas de gamme, mais qu'elle devient concurrentielle dans les produits de plus de 25$.

«L'écart de prix entre nous et l'Ontario a déjà été plus important que maintenant. Dans les vins à moins de 25$, on a fait du chemin. Notre travail est de négocier serré les prix de départs, nos coûtants. Et on a travaillé très fort dans les dernières années», dit Mme Merizzi.

La porte-parole de la SAQ rappelle aussi que le modèle d'affaires diffère entre les sociétés d'alcools du Québec et de l'Ontario, rendant toute comparaison boiteuse. Les liquor stores de l'Ontario vendent des spiritueux et de la bière dans des proportions plus importantes que les succursales de la SAQ. Les structures de majoration des deux sociétés sont aussi différentes», fait-elle remarquer.

À noter que le Québec vend le vin moins cher, selon cette étude, que l'Alberta, où pourtant la vente d'alcool a été privatisée. La province voisine du Nouveau-Brunswick, auquel le Québec aime se comparer, ne figure pas dans l'étude de l'Association.

Toujours selon le CALJ, la SAQ est la moins chère dans les spiritueux au Canada, en fonction d'un panier de 21 produits communs. «C'est historique», fait valoir Mme Merizzi.

Mais pourquoi le Québec est-il moins cher dans le fort mais pas dans le vin, qui est de loin plus populaire auprès de sa clientèle? «La structure de majoration n'est pas la même dans les vins (équivalente à environ 52% du prix de détail de la bouteille) que dans les spiritueux», explique-t-elle. Autrement dit, le calcul des marges, qui servent à absorber les frais fixes et à donner un bénéfice, est différent pour le vin et pour les spiritueux.