Alors qu'elle s'apprête à lancer un site Web où l'on pourra jouer au poker, au blackjack et à la roulette, Loto-Québec voit déjà plus loin: elle compte offrir du bingo en ligne à partir de l'an prochain.

Le mois dernier, Loto-Québec ainsi que les sociétés des loteries de l'Atlantique et de la Colombie-Britannique ont lancé un appel de propositions concernant l'«élaboration d'une solution de bingo en ligne».

On y précise que les trois sociétés paragouvernementales veulent offrir des jeux réseautés et locaux qui, «de manière socialement responsable», seront «divertissants et axés sur les joueurs».

Le bingo en ligne est de plus en plus populaire. Dans son plan stratégique 2010-2013, dévoilé plus tôt ce mois-ci, Loto-Québec souligne que le bingo se classe au troisième rang, derrière le poker Texas Hold'em et le pari sportif, en termes de popularité sur Internet.

Jean-Pierre Roy, porte-parole de Loto-Québec, a indiqué mercredi que le lancement du bingo en ligne était prévu pour l'année 2011.

Il faudra voir quel impact aura cette nouvelle offre sur les salles de bingo, qui ont déjà perdu une partie de leur clientèle au cours des dernières années en raison de l'entrée en vigueur de l'interdiction totale de fumer dans les lieux publics.

C'est sans compter que les revenus du bingo en ligne iront directement dans les coffres de Loto-Québec, alors que ceux des salles de bingo sont versés en bonne partie à des organismes sans but lucratif.

Plus tôt cette année, les directeurs de santé publique du Québec ont demandé à Loto-Québec de reporter le lancement de son offre de jeu en ligne, une requête que la société d'État a rejetée. Les jeux sur Internet doivent voir le jour avant la fin de l'année.

Appareils de loterie vidéo

Par ailleurs, Loto-Québec songe à demander au gouvernement de lever le moratoire sur les licences d'appareils de loterie vidéo (ALV), en place depuis 2002. Dans son plan stratégique, la société d'État rappelle qu'elle a dépassé son objectif de réduction de sites où l'on trouve des ALV. Leur nombre a reculé de 36 pour cent, alors que Loto-Québec visait une baisse de 31 pour cent.

Or, «le nombre d'établissements pourrait encore diminuer compte tenu de l'attrition naturelle» causée par la fermeture de bars et de brasseries, précise la société.

«À terme, cette situation pourrait précariser l'équilibre de la répartition des ALV dans les diverses régions du Québec, particulièrement dans les secteurs davantage isolés», souligne-t-on.

Comme Loto-Québec souhaite maintenir son parc d'appareils de loterie vidéo au niveau actuel, il pourrait être nécessaire de lever le moratoire afin de permettre le remplacement des licences qui auront été abandonnées. On trouve actuellement 11 500 ALV dans quelque 2380 établissements.

«La Société des loteries vidéo (une filiale de Loto-Québec) veut assurer la pérennité de son réseau (...) afin de permettre une couverture géographique suffisamment importante du territoire québécois (et ainsi) d'enrayer la prolifération de réseaux et d'appareils illégaux», peut-on lire dans le plan stratégique.

Le gouvernement étudie actuellement la demande de levée du moratoire présentée par Loto-Québec.