Abonnée aux feuilletons judiciaires, la famille Turmel en a réglé un cette semaine: la direction de sa fondation caritative.

Plusieurs membres de la famille se faisaient la lutte à la direction de la Fondation Antoine-Turmel - du nom du fondateur des épiceries Provigo -, qui verse entre 600 000$ et 750 000$ par année en dons à des établissements de santé et d'autres institutions. La Cour d'appel du Québec a entériné l'entente à l'amiable nommant Antoine Turmel président honoraire. Le fondateur de Provigo n'aura toutefois pas de droit de vote. Son fils André Turmel revient comme vice-président de la fondation, qui gère des actifs de 20 millions de dollars.

En juin 2009, Antoine Turmel, 92 ans, a demandé la démission de la fondation de son fils André, qui cherchait à faire annuler le dernier mariage de son père aux Bahamas. Un mois plus tard, André Turmel rappliquait devant les tribunaux pour destituer son père comme dirigeant de la fondation, au motif qu'il n'avait plus les capacités mentales pour exercer une telle fonction.

L'avenir a donné raison au fils. Interrogé en juin dernier après un an de procédures judiciaires, Antoine Turmel avait plusieurs pertes de mémoire. Il affirmait vivre à Montréal (même s'il a élu domicile aux Bahamas depuis au moins une décennie), ne se souvenait plus de deux de ses quatre enfants et ne connaissait rien des détails de la fondation portant son nom. Il était incapable de préciser le domaine d'activité - les épiceries - dans lequel il a été l'un des plus grands entrepreneurs du Québec. Une entente à l'amiable a été conclue à la suite de l'interrogatoire. Le litige n'a eu aucune incidence sur les activités de la fondation, qui a décidé de reconduire en 2010 ses dons faits en 2009.

L'entente entérinée par la Cour d'appel ne met pas fin au feuilleton judiciaire de la famille Turmel. André Turmel demande toujours l'annulation du mariage de son père avec Rose-Aimée Michaud, sa nouvelle épouse de 66 ans. Le mariage a été célébré aux Bahamas en novembre 2007. André Turmel cherche aussi à obtenir une curatelle afin de protéger les intérêts de son père.

En 2002, les quatre enfants d'Antoine Turmel se sont disputé les actions et la direction du holding familial Turan, qui leur a été cédé par le fondateur de Provigo pour des raisons fiscales quand il a déménagé aux Bahamas en 1996. L'affaire a été réglée à l'amiable en 2003.