S'il avait rejeté catégoriquement de participer au financement d'un amphithéâtre à Québec afin de ramener une équipe professionnelle de hockey dans la Vieille Capitale, le président et chef de la direction de Quebecor a semblé changer de discours, de passage à Ottawa mardi.

Car questionné à savoir si sa réflexion avait évolué depuis quelques semaines, Pierre Karl Péladeau s'est dit «ouvert» à l'idée de participer à la construction d'un nouvel amphithéâtre multifonctionnel à Québec, capable d'accueillir tant bien des activités culturelles que des événements sportifs.

Début septembre, le premier ministre du Québec, Jean Charest, a annoncé être prêt à financer 45 pour cent des coûts de la construction d'un nouvel amphithéâtre, estimés à 400 millions $. Et M. Charest a indiqué s'attendre à un financement à hauteur égale de la part du gouvernement fédéral, tandis que la Ville de Québec fournirait 50 millions $.

Or, Ottawa a rapidement répliqué que les investissements dans les installations sportives relevaient avant tout du privé. Et les regards se sont dès lors tournés vers le président de Quebecor, qui avait déjà fait savoir qu'il souhaitait racheter une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH) afin de la ramener à Québec

Appelé à participer au projet, M. Péladeau avait cependant rétorqué, mi-septembre, que le secteur privé «fait plus que sa part».

Mais voilà que mardi, à la suite d'un discours devant le Cercle canadien d'Ottawa, le dirigeant de Quebecor semblait avoir changé de position.

«Ce que nous avons dit ce weekend, c'est que nous sommes ouverts, nous ne sommes pas inflexibles. On a le droit, et nous le serons, d'être créatifs, imaginatifs pour faire en sorte que nous puissions amener un amphithéâtre dans lequel nous amènerions une équipe de hockey», a expliqué M. Péladeau, en point de presse.

Pour le moment, il faut cependant laisser les politiciens s'entendre, a-t-il souligné, en refusant de vouloir préciser son changement de cap.

Du côté du gouvernement fédéral, on a refusé de commenter les pourparlers en cours. Au bureau de la ministre des Affaires intergouvernementales, et responsable de la région de Québec, Josée Verner, on s'est contenté de réitérer qu'on étudiait toujours le dossier.

«Nous on croit que normalement ce type d'installations-là incombe avant tout au privé. Par contre, si le gouvernement fédéral a un rôle à jouer, il va le jouer de façon équitable et abordable envers l'ensemble du pays», a répété maintes fois le directeur des communications de la ministre, sans vouloir élaborer davantage.