Bonne nouvelle pour les petites entreprises québécoises cotées en Bourse qui sont à la recherche de financement: le Régime d'épargne actions (REA) est toujours vivant!

À preuve, le Fonds d'investissement REA II Natcan lancera le 23 août prochain sa troisième émission de l'année 2010. Les investisseurs intéressés auront jusqu'au 17 septembre suivant pour se procurer des parts de cette émission. Lors des deux premières émissions de l'année 2010, le gestionnaire de ce fonds, Gestion de portefeuille Natcan, filiale de la Banque Nationale, a recueilli 11,3 millions de dollars.

Son compétiteur, le Fonds Cote 100 REA II, géré par le Groupe COTE 100, a récolté depuis le début de l'année quelque 1,5 million de dollars de nouvelles souscriptions de la part des investisseurs. Pour souscrire à l'émission actuellement en cours, les gens ont jusqu'à la fin août.

Quel est l'intérêt pour l'investisseur d'acquérir des parts de ces fonds spécialisés dans les titres du REA II? Il y en a deux: bénéficier d'une intéressante déduction fiscale, tout en détenant une participation dans des portefeuilles diversifiés de PME québécoises actives en Bourse.

La déduction du REA II peut s'élever, au provincial seulement, jusqu'à 150% de la somme investie. Ainsi, une personne assujettie à un taux marginal d'impôt provincial de 20% bénéficiera d'une réduction d'impôt de 300$ par tranche d'investissement de 1000$ dans le REA II.

Une contrainte: les acquéreurs d'actions et de parts des fonds REA II doivent, de façon générale, conserver leur placement durant un minimum de deux ans (voire durant trois 31 décembre de suite).

Petite parenthèse: le Fonds d'investissement REA II Natcan tient à préciser qu'il vise à accorder à ses détenteurs de parts une déduction d'environ 112,5% au lieu du maximum de 150%. Pourquoi une déduction plus faible? Parce que Natcan se réserve le droit de ne pas investir la totalité de la somme recueillie dans des titres REA admissibles. Simple question de diversification et de protection du capital.

Concernant la sélection des titres admissibles au REA II dans lesquels les deux fonds investissent, sachez que l'on parle ici de sociétés à risque élevé dont l'actif joue entre une poignée de millions de dollars et 200 millions, tout au plus. Autre exigence imposée par le gouvernement du Québec: 50% de la masse salariale des entreprises admissibles doit être destinée au Québec.

Le REA II est une nouvelle version du Régime d'épargne action. Il a été lancé l'an dernier, dans le but de remplacer le «Programme Actions-croissance PME», surnommé ACCRO, qui faisait office de REA durant les années 2005 à 2008.

La triste réalité boursière a malheureusement fait la vie dure à l'ACCRO, notamment en 2008 où la plupart des titres REA ont subi une importante débandade. Résultat: les deux fonds REA ont perdu près de 45% de leur valeur.

Sous le nouveau chapeau de REA II, le fonds de Natcan a enregistré l'an dernier un gain de 31,7% et le fonds de Cote 100 a bondi de 14,1%.

Il y a environ 200 PME québécoises inscrites à la cote de la Bourse de Toronto ou de sa filiale Bourse de croissance qui sont admissibles au REA II. Des exemples? Mines Richmont, Groupe CVTech, Laboratoires Paladin, Malette Industries, Atrium Innovations, Groupe ADF, Prestige Telecom, Groupe Opmedic, Miranda Technologies, Novik Inc., etc.

Par ailleurs, force est de constater que le REA d'aujourd'hui n'est plus l'ombre que de ce qu'il était lors de ses années folles, de 1983 à 1987. C'était le Klondike des petites québécoises: les maisons de courtage couraient après pour les financer dans le cadre du REA et les inscrire en Bourse. Surfant sur la vague spéculative, les amateurs du REA faisaient de l'argent comme de l'eau, sur papier à tout le moins. Ils avaient investi durant ces cinq années 5,1 milliards.

Puis, à partir du krach d'octobre 1987, le REA a été frappé par la déprime de ses spéculateurs.

Et il ne s'en est jamais remis, un très grand nombre de titres fondant à vue d'oeil. Même chose d'ailleurs pour les portefeuilles de la majorité des épargnants qui avaient fait leurs premiers pas en Bourse en n'investissant que dans les petits titres REA.

De la création en 1979 jusqu'à aujourd'hui, les Québécois ont injecté environ 9,7 milliards dans les émissions d'actions REA.