Les finances publiques du Québec se tirent plutôt bien d'affaires malgré l'impact de la récession sur les revenus et les dépenses, selon une importante agence de notation de crédit de Wall Street.

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Mais pour garder sa bonne note, avertit Fitch Ratings, le gouvernement du Québec devra réussir son «ambitieux» plan de retour à l'équilibre budgétaire en 2014, après les déficits engendrés pour contrer la récession.

«La capacité de la province d'atteindre ses objectifs de retour à l'équilibre budgétaire et de réduction de son fardeau d'endettement» est le facteur-clé identifié par Fitch dès l'entête de sa mise à jour détaillée sur le Québec, dont La Presse Affaires a obtenu copie.

Car au-delà de l'épisode de récession, les finances publiques du Québec demeurent aux prises avec une «dette élevée par rapport à ses ressources fiscales et économiques».

Fitch évalue la dette totale du secteur public à 218 milliards ou 72,6% de PIB du Québec, soit près des trois quarts de la valeur de tous les biens et services produits pendant un an. Cette dette publique devrait encore croître au-delà des 230 milliards l'an prochain, prévoit l'agence.

En contrepartie, note Fitch, cette dette comprend une portion de 36 milliards attribuée à Hydro-Québec. Cette portion est moins lourde pour les finances publiques parce qu'elle est «autosupportée» par d'importants actifs de production et de transport d'énergie.

Aussi, Fitch souligne la part d'au moins 28 milliards en passif net attribuée aux divers régimes de retraite relevant du gouvernement. L'agence note également qu'il y a 19 milliards de dettes accumulées dans le secteur municipal québécois.

Cela dit, l'agence Fitch apprécie que les finances publiques du Québec, au-delà d'une bonne gestion, puissent s'appuyer sur une économie «mature et diversifiée».

L'agence new-yorkaise souligne la «solide performance» de l'économie du Québec jusqu'à la récente récession. Et sa meilleure résistance relative durant cet épisode difficile.

«La bonne performance relative du Québec peut être attribuée aux gains des consommateurs provenant des réductions d'impôt antérieures, à un marché du travail fort et à l'expansion des investissements d'infrastructures avant la récession», selon l'agence Fitch.

Mais pour la suite, l'agence dit s'attendre à la reprise des «efforts de réduction du fardeau de la dette» dès le retour à l'équilibre budgétaire promis par Québec pour 2014.

«La réussite de ce plan, même ambitieux, positionnera la province sur une voie fiscale plus soutenable au-delà de la période courante de conjoncture économique et budgétaire», lit-on dans le rapport.

D'autant que le plus gros poste de dépenses du gouvernement québécois - les soins de santé - continuera de faire face à d'importantes «pressions à la hausse liées au vieillissement de la population, à la hausse des coûts des médicaments et les besoins d'investir pour améliorer les services.»

Le Québec vu par Fitch Ratings

Cote inchangée

AA-

Atouts

Prudence budgétaire du gouvernement provincial

Économie mature et diversifiée, de retour en croissance

Récession amoindrie par les baisses d'impôt antérieures et le

devancement des dépenses d'infrastructures

Risques

Grosse dette totale du secteur public (218 milliards)

Impact économique du taux de change (dollars américains) et des

marchés d'exportation aux États-Unis

Impact de la faible croissance démographique et du vieillissement sur la

capacité fiscale et les dépenses futures du gouvernement