Montréal ayant plus de difficulté que d'autres régions à retrouver les emplois perdus durant la récession, le gouvernement québécois annonce des mesures touchant la formation et la reconnaissance des compétences, entre autres.

C'est une somme de 30 millions qui sera ajoutée sur deux ans aux mesures déjà annoncées dans le plan de relance de l'emploi, ont annoncé vendredi le ministre de l'Emploi et du Travail, Sam Hamad, et la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Yolande James.

Le ministre Hamad a rappelé qu'il y avait encore des problèmes d'adéquation entre les besoins du marché du travail et les compétences des travailleurs disponibles, bien que cela fasse des années qu'on connaisse le problème.

Son ministère précise que le Québec a retrouvé 125% des emplois perdus durant la récession, alors que l'île de Montréal n'en a récupéré que 50%, soit 19 000 sur 37 900 emplois perdus.

«Parmi l'ensemble des régions administratives du Québec, c'est l'île de Montréal qui a été la plus touchée par les pertes d'emplois où près des deux tiers des emplois perdus dans la province ont été recensés sur son territoire», écrit le ministère dans la documentation remise à la presse.

Le taux de chômage y est d'ailleurs pasé de 8,7% en 2008 à 11,1% en 2009.

Le ministre Hamad a avancé quelques raisons qui pouvaient expliquer ce phénomène, notamment la trame industrielle de Montréal. Il cite un exemple: «L'aéronautique, pendant la crise, c'est toujours en retard la reprise de l'industrie aéronautique». Il ajoute le phénomène de la concentration de l'industrie pharmaceutique, une industrie où il y a eu beaucoup de pertes d'emplois.

Diverses mesures seront donc mises de l'avant, visant à développer les compétences des travailleurs, à multiplier les stages et à soutenir les chercheurs d'emploi.

«Chaque nouvel immigrant au Québec qui arrive à l'aéroport, nous allons l'accompagner de l'aéroport jusqu'à ce que cet immigrant soit sur le marché du travail. Ce suivi-là est nouveau en terme d'approche, parce qu'on veut s'assurer que cet immigrant ait toute la formation nécessaire, les compétences et surtout la chance de trouver un emploi», a expliqué le ministre Hamad.

La ministre James, de son côté, a expliqué que des mesures d'accompagnement toucheront plus particulièrement les immigrants, qui se trouvent souvent pris dans le cercle vicieux du «pas d'emploi sans expérience et pas d'expérience sans emploi».

Réactions

La Fédération des Chambres de commerce du Québec a salué ce plan pour la métropole, notant qu'il agit à la fois à court terme et à plus long terme. «Le plan agit à court terme, en apportant rapidement un soutien aux chercheurs d'emploi et à plus long terme, en voulant développer les compétences de la main-d'oeuvre. C'est une stratégie gagnante», a commenté la présidente-directrice générale de la fédération, Françoise Bertrand.

De même, le Conseil du patronat du Québec applaudit à l'initiative. «Dans un contexte où les employeurs québécois sont et seront confrontés à une pénurie de travailleurs qualifiés, le lancement du Plan emploi métropole constitue une excellente nouvelle, non seulement pour la région métropolitaine, mais également pour le Québec dans son ensemble», a commenté le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval.

Du côté syndical, la FTQ a vu dans ce plan «une véritable bouffée d'air frais pour la relance de l'emploi à Montréal». Son secrétaire général, René Roy, affirme que le plan répond de plus à des besoins précis du marché du travail, «contrairement au saupoudrage de mesures qu'on a vu du fédéral».