La publicité a un nouveau support à Montréal. Depuis hier, elle se pavane sur le toit des taxis. D'ici à vendredi, 375 véhicules se promèneront dans la ville avec des pubs de Telus, MasterCard Banque Nationale et Tourisme Montréal. Et d'ici quelques semaines, on vise 500 véhicules pour 1000 surfaces publicitaires de 12 pouces sur 42 pouces. «Il y a 4500 véhicules en circulation à Montréal, mentionne André H. Martel, instigateur du projet et directeur général de l'agence Taxicom, créée pour l'occasion en octobre 2008. Notre but est de mettre de la pub sur 2000 dômes.»

Toutes les tentatives d'affichage sur les taxis montréalais au cours des 15 dernières années avaient échoué. «On a toujours interdit la publicité à Montréal, à la demande des représentants de l'industrie, explique Richard Boyer, directeur adjoint du SPVM et porte-parole du Bureau du taxi. Toutes les parties impliquées voulaient retirer de l'argent.»

Pour garnir le toit des taxis montréalais comme ceux de Las Vegas, par exemple, il a fallu beaucoup de patience à l'instigateur du projet, dans lequel on a investi 750 000$. Car l'arrivée de la pub sur les taxis a nécessité la collaboration de plusieurs parties.

Afficher sur les véhicules signifiait d'avoir le consensus de l'industrie du taxi, qui a proposé du même coup un nouveau lanternon identifiant les taxis, de créer un support publicitaire (conçu par Alto Design), de changer un règlement favorable non seulement à Taxicom mais à d'éventuels concurrents et de signer des ententes avec les entreprises de taxi.

«On a signé des ententes avec 90% des regroupements (Diamond, Coop de Montréal, Taxi Hochelaga...), affirme André H. Martel. Ils deviennent les intermédiaires avec les chauffeurs. Ça nous facilite la tâche.»

Des revenus bienvenus

Selon l'entente, 30% des revenus iront dans les poches des chauffeurs de taxi qui peuvent faire de 150$ à 210$ en quatre semaines, soit le temps d'une campagne publicitaire. Un revenu sûrement bien accueilli pour des gens qui doivent payer jusqu'à 200 000$ pour un permis de taxi, normalement changer de voiture aux cinq ans et dépenser une somme mensuelle pour bénéficier des appels des clients. «L'objectif de notre réseau est d'offrir des revenus supplémentaires aux chauffeurs et un médium efficace et dynamique aux agences.»

À ce titre, Taxicom vise les annonceurs nationaux comme des Coca-Cola et des McDonald's. Et rien n'a été laissé au hasard pour les attirer et les satisfaire. L'entreprise a notamment développé un logiciel pour que ceux-ci puissent savoir sur quelles marque et couleur de voiture est affichée leur publicité et où les véhicules se promènent. «On veut prouver qu'on a un projet sérieux», dit André H. Martel.

L'arrivée de ce nouveau produit réjouit le Bureau du taxi. «Ça donne une nouvelle image de l'industrie, dit Richard Boyer. Ça arrive dans un contexte où l'industrie a besoin de revenus supplémentaires. Et ça nous permet de progresser vers une image plus distinctive du taxi à Montréal.»