Le Canadien dans les séries, c'est plus que le point culminant de la saison pour les amateurs de la sainte Flanelle. C'est l'occasion pour le légendaire club de hockey de passer à la caisse. Par contre, les restaurateurs hormis les tenanciers de bars sportifs risquent de trouver les séries longues, faute de clients qui restent figés devant leur télé.

Même sans Coupe Stanley, le Canadien de Montréal fera des profits en séries éliminatoires cette saison. L'équipe empochera environ 2 millions de dollars de profits par match éliminatoire disputé au Centre Bell.

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Selon une source bien informée proche de l'équipe, un match de séries éliminatoires à Montréal génère des revenus de 2,9 millions. Après avoir payé les dépenses d'opération du Centre Bell et remis une partie des revenus aux guichets à la Ligue nationale de hockey, le Canadien génère des profits d'environ 2 millions par match éliminatoire au Centre Bell.

En participant aux séries, le Canadien est assuré d'empocher 4 millions de profits puisqu'il disputera au moins deux matchs au Centre Bell contre les Capitals lundi et mercredi prochain. S'il remportait la Coupe Stanley, le Canadien pourrait générer jusqu'à 24 millions de profits en disputant un maximum de 12 matchs à domicile. Le Canadien ne peut disputer plus de trois matchs à domicile par série car il a la pire fiche des 16 équipes qualifiées pour les séries de la LNH.

Les séries éliminatoires sont la période la plus rentable de l'année pour le Canadien de Montréal et les autres équipes qualifiées. Deux raisons expliquent principalement la hausse de rentabilité.

Premièrement, l'équipe ne paie plus les salaires des joueurs, versés exclusivement durant la saison régulière. Les salaires représentent environ 55% des dépenses annuelles du Tricolore, selon Forbes.

L'équipe augmente aussi le prix des billets. Cette année, le prix des billets en première ronde des séries au Centre Bell est en hausse de 60% par rapport à la plupart des matchs (33) en saison régulière. Il est en hausse de 23% par rapport au prix des billets des 12 matchs les plus courus en saison régulière (matchs Optimum). «La hausse est d'environ 3% par rapport aux billets des séries l'an dernier», dit Donald Beauchamp, vice-président des communications du Canadien.

«Ce n'est pas surprenant que les profits soient si élevés en séries. L'équipe doit seulement payer les hôtels, l'avion, l'électricité et les autres frais d'exploitation du Centre Bell. Sans compter que les ventes de produits à l'effigie du Canadien augmentent durant les séries», dit Philip Merrigan, professeur d'économie à l'UQAM et spécialiste de l'économie du sport professionnel.

«Contrairement aux joueurs, les équipes ont une incitation financière très clair à bien performer en séries», dit Pierre Emmanuel Paradis, économiste à la firme Groupe d'analyse.

En raison du système de partage de revenus instauré après le lock-out de 2004-2005, le Canadien doit donner 25% de ses revenus aux guichets durant les séries à la LNH, qui les redistribue aux équipes moins fortunées. La LNH récolte ainsi environ 500 000$US par match éliminatoire disputé au Centre Bell.

En 2004, le président du Canadien, Pierre Boivin, avait évalué à 1 million de dollars les profits d'un match éliminatoire au Centre Bell. Le Canadien n'a jamais officiellement mis ce chiffre à jour. «Nous ne faisons pas de commentaires à ce sujet», dit Donald Beauchamp.

Avec la collaboration de William Leclerc