Le premier ministre Jean Charest a ouvert la porte, jeudi, à une accélération du traitement des visas pour accueillir des travailleurs étrangers du secteur des technologies de l'information.

M. Charest alignerait ainsi les procédures québécoises sur celles du gouvernement fédéral.

Le premier ministre a évoqué cette possibilité à la suite d'une visite au siège social d'une multinationale indienne du secteur de la haute technologie, Infosys.

À cette occasion, un représentant de l'entreprise s'est plaint des délais plus longs pour envoyer des employés dans ses filiales au Québec, comparativement au reste du Canada.

M. Charest a par la suite affirmé qu'Infosys, qui a manifesté l'intention d'investir au Québec, était la première entreprise à soulever ce problème.

Mais le premier ministre a affirmé qu'il pourrait raccourcir les délais québécois.

«Si Infosys pense que c'est une chose qui va l'aider à investir au Québec, c'est une chose qu'on va faire», a-t-il dit lors d'un point de presse.

Le responsable des demandes de permis de travail chez Infosys, Kiran S. N., a affirmé que les autorités fédérales émettaient les papiers nécessaires en quatre semaines, pour les travailleurs spécialisés dont l'expertise est recherchée au pays.

Il a déploré que les autorités québécoises imposent des délais supplémentaires, qui peuvent allonger le processus jusqu'à 12 semaines.

«Québec ne nous propose pas de procédure accélérée, a-t-il dit. Cette façon de faire se limite aux régions à l'extérieur du Québec.»

Pour l'instant, Infosys ne dispose que d'une équipe de vente au Québec mais la multinationale, qui compte 100 000 employés à travers le monde, a l'intention d'augmenter sa présence.

Depuis son arrivée en Inde, où il dirige une mission économique, M. Charest a évoqué à plusieurs reprises la pénurie de main-d'oeuvre au Québec, en raison du vieillissement de la population.

Jeudi, le premier ministre a conclu un passage de deux jours à Bangalore en visitant les installations d'Infosys et de l'entreprise canadienne CAE, qui exploite un centre de formation de pilotes d'avion.

M. Charest s'est ensuite rendu à Delhi, en soirée, où il devait rencontrer cinq ministres du gouvernement fédéral indien lors d'un dîner, au lendemain de l'annulation d'un entretien avec le premier ministre de l'Inde Manmohan Singh.

Vendredi et samedi, M. Charest doit participer au 10e Delhi Sustainable Development Summit, une conférence sur l'environnement organisée par The Energy and Resources Institute, dont le directeur général est Rajendra K. Pachauri, aussi président du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC).

Dans un article publié jeudi dans le quotidien The Times of India, M. Pachauri a indiqué que la conférence de Copenhague sur les changements climatiques, en décembre dernier, a démontré la nécessité de s'interroger sur la façon dont s'opère le développement économique à travers le monde.

«Alors que le monde entier s'apprête à se pencher sur les suites à donner à la conférence de Copenhague, il serait extrêmement utile de faire en sorte qu'on ne perde pas de vue le cadre plus large des politiques de développement durable», a-t-il dit, après avoir notamment évoqué les énergies renouvelables.

M. Charest prononcera un discours, lors de l'ouverture de l'événement, qui attire chaque année des ministres, spécialistes, hauts fonctionnaires et gens d'affaires intéressés par le développement durable et les changements climatiques.

Des personnalités comme l'ex-président américain Bill Clinton, l'ex-vice-président américain Al Gore et le gouverneur de la Californie, Arnold Schwartzenegger, prendront aussi la parole.