Le crédit d'impôt promulgué par Québec ne s'appliquait qu'aux travaux réalisés par des entrepreneurs accrédités.

Pour en mesurer l'impact, l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ) a mené un sondage auprès de 600 ménages propriétaires et 200 entrepreneurs. «On a été surpris des résultats, exprime Daniel Laplante, directeur du Service économique et affaires gouvernementales de l'APCHQ. Aux premier et deuxième trimestres, on croyait que cette mesure gouvernementale stabiliserait la rénovation au Québec. On a constaté que ça allait beaucoup mieux qu'on le croyait: on pense qu'on va atteindre une croissance de 15 à 16% dans la rénovation au Québec cette année. C'est majeur étant donné que l'ensemble des indicateurs dans le domaine de l'immobilier sont à la baisse.

De savantes extrapolations lui permettent de conclure qu'environ 70 000 ménages québécois n'auraient pas entrepris leurs travaux sans les crédits d'impôt.

 

En tenant compte du chiffre d'affaires réalisé par les entrepreneurs et la réduction du travail au noir, Daniel Laplante estime que «l'impact supplémentaire des crédits d'impôt est de 1,3 milliard sur le PIB du Québec cette année.»

Considérant que le chiffre d'affaires en rénovation s'établit bon an, mal à 10 milliards, il s'agit donc d'un levier de 13%.

En outre, les études montrent que 75 000 ménages auront fait affaire avec un entrepreneur accrédité plutôt qu'avec un travailleur au noir.

«On est très satisfaits du programme provincial et de l'impact qu'il a eu, conclut Daniel Laplante.On aimerait bien qu'il soit prolongé, mais on est conscient de la situation économique du gouvernement du Québec.»

Des entrepreneurs trop indépendants

Cette effervescence a cependant eu quelques répercussions moins positives. L'Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC) a reçu des appels de citoyens qui ont déploré la désinvolture de certains entrepreneurs au carnet de commandes bien garni. «Ils avaient du mal à trouver quelqu'un et quand il trouvait la personne, il devenait difficile de faire faire les travaux selon les règles de l'art à la satisfaction du client», indique Albanie Morin, coordonnatrice à l'ACQC.

 

UN PETIT RAPPEL

Le crédit de Québec Le crédit québécois s'applique à des travaux de rénovation ou d'amélioration du lieu principal de résidence. Ces travaux doivent être réalisés dans le cadre d'une entente de rénovation résidentielle, «conclue entre un entrepreneur qualifié et un propriétaire de l'habitation admissible ou son conjoint». L'entente doit être signée en 2009, et les dépenses payées au plus tard le 30 juin 2010. Le crédit de 20% est calculé sur les dépenses admissibles qui dépassent 7500$. Le crédit maximal est de 2500$, ce qui correspond à 20 000$ de travaux.

Et celui d'Ottawa

Le crédit d'impôt fédéral s'applique à des rénovations durables réalisées à la maison ou au terrain de la propriété principale ou secondaire du contribuable et de son conjoint. Le crédit de 15% se calcule sur la part des dépenses admissibles qui excède 1000$, jusqu'à un plafond de dépenses de 10 000$, pour un crédit maximal de 1350$. Pour les contribuables québécois, avec l'abattement du Québec remboursable, le crédit maximal s'établit à 1127$.