Pendant que des entreprises du Québec sont frappées par le séisme en Haïti, d'autres déploient des efforts importants pour venir en aide aux victimes.

La firme de génie-conseil SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]], le Mouvement Desjardins et le fabricant de t-shirts Gildan [[|ticker sym='T.GIL'|]] ont des unités d'affaires en Haïti. Pour le moment, les nouvelles de leurs employés sont relativement bonnes, mais ils n'ont pas réussi à tous les joindre.

Développement international Desjardins (DID) est présent en Haïti depuis une quinzaine d'années. Cette société à but non lucratif est le partenaire du réseau de coopératives d'épargnes Le levier, semblable à celui des caisses populaires du Québec.

En plus des 570 employés du réseau, la fédération compte une trentaine d'employés, dont une équipe de trois Québécois. Le chef de mission Pierre Turcotte, de même que Daniel Caissy et Danielle Dumont sont sains et saufs, nous indique Jean Bernard Fournier, porte-parole de DID.

«Nous sommes sans nouvelles de plusieurs des 30 employés de la fédération, ce qui nous fait supposer le pire. Les communications sont toutefois très difficiles», dit M. Fournier.

Le local de la fédération et de DID n'a pas subi de dégâts majeurs. Quant aux caisses, où l'épargne moyenne est de 135$ par membre, plusieurs sont dans des zones qui n'ont pas été touchées par le séisme. Desjardins est toutefois sans nouvelles des deux caisses de Port-au-Prince, dont l'une compte à elle seule 50 000 des 300 000 membres du réseau. «Les employés joints sont incapables de s'y rendre», nous dit M. Fournier.

SNC-Lavalin

De son côté, la firme SNC-Lavalin a réussi à joindre l'essentiel de ses 65 employés en Haïti, dont 85% sont des gens de l'endroit.

«Ils sont sains et saufs. Un employé a dû passer la nuit dans sa voiture. Nous avons créé une maison de passage, un endroit sécuritaire, pour les employés qui n'ont pu se rendre chez eux», nous dit la porte-parole, Leslie Quinton.

Le local de l'entreprise situé à Pétionville, un quartier de Port-au-Prince, a tenu le coup. SNC-Lavalin est présente en Haïti depuis 30 ans. Elle travaille aujourd'hui en partenariat avec LGL dans les secteurs de l'eau, du transport et de l'environnement. La dizaine d'employés non Haïtiens viennent du Canada et de la France.

L'entreprise Vêtements de sports Gildan, de Montréal, a recours à des sous-traitants d'Haïti pour coudre le textile utilisé dans ses usines de République dominicaine. Les dirigeants tentent d'avoir plus de nouvelles des employés.

Deux des trois usines sont intactes, selon des informations préliminaires, tandis que la troisième a subi des dommages substantiels, indique l'entreprise. La production sera en partie transférée dans les usines intégrées de couture de République dominicaine, du Honduras et du Nicaragua.

Le Canada a des liens importants avec Haïti. Quelque 6000 Canadiens y résident, tandis que 150 000 Haïtiens d'origine sont installés au Canada, principalement au Québec, selon le site internet d'un quotidien torontois. Bon an, mal an, le Canada exporte des biens d'une valeur de 39 millions de dollars en Haïti et en importe pour 20 millions de dollars.

La mobilisation des gens d'affaires d'ici n'est donc pas étonnante. Hier, le Mouvement Desjardins, la Banque Nationale et la Banque de Montréal ont annoncé des dons respectifs de 300 000$, 250 000$ et 250 000$. L'aide est versée à la Croix-Rouge.

Desjardins et la Nationale acceptent également que leurs clients puissent convertir en dons les points bonis de leurs détenteurs de cartes de crédit. Les chaînes Jean Coutu et Famili-Prix ont également annoncé que leurs magasins recueilleraient les dons de leurs clients.

Jeune chambre d'Haïti

Pendant ce temps, la Jeune chambre de commerce d'Haïti à Montréal a travaillé à organiser une rencontre qui aura lieu aujourd'hui, de 18h à 20h, dans ses locaux du 429, Viger Est. Elle y attend les gens d'affaires d'origine haïtienne et les autres pour une campagne de financement. La Jeune chambre cherche des idées pour aider la reconstruction à plus long terme des infrastructures d'Haïti.

Quant à la société Ingénieurs sans frontières Québec (ISFQ), elle a mis le drame haïtien à son ordre du jour de la réunion de son conseil d'administration, qui avait lieu hier soir. L'organisme de 300 membres parraine un projet pour aider à établir un organisme Ingénieur sans frontières en Haïti. Deux de ses émissaires sont sur les lieux actuellement, dont André Ricard.

Le directeur général d'ISFQ, Baudoin Kutula, est sans nouvelles du second, dont il n'a pas voulu dévoiler l'identité.