Grâce en bonne partie à la remontée des marchés financiers, le Fonds de solidarité FTQ a enregistré un bénéfice net record de 515 millions $ à son premier semestre, qui a pris fin le 30 novembre, de sorte que le cours de son action atteint désormais 23,51 $, en hausse de 1,73 $.

Au cours de la période de six mois, le Fonds a ainsi réalisé un rendement de 8%, parmi les meilleurs de son histoire, a déclaré son président-directeur général, Yvon Bolduc, au cours d'un entretien téléphonique, lundi. Pendant le semestre correspondant de 2008, le Fonds avait perdu 1,12 milliard $, soit un rendement négatif de 15,3%.

Les investissements du Fonds dans les grands marchés (actions cotées en Bourse et titres de dette) ont produit un rendement de 10,2%, tandis que ceux réalisés dans des PME québécoises se sont appréciés de 7,6%. Quelque 60% du portefeuille du Fonds est investi dans des PME, le reste étant consacré aux grands marchés.

«Il est certain que la performance boursière nous a aidés, mais la solidité de notre portefeuille d'investissements privés a été démontrée, a affirmé M. Bolduc. On vient de traverser une crise financière et économique et nos investissements dans ces entreprises-là ont dégagé des rendements très intéressants.»

Pour la période de 12 mois comprise entre le 1er décembre 2008 et le 30 novembre 2009, le rendement du Fonds de solidarité s'est élevé à 11,5%.

En 2010, le Fonds n'entend pas apporter de grands changements à ses stratégies de placement. On continuera d'agir avec prudence dans les secteurs de la foresterie, en pleine crise structurelle, et de la construction, qui a été au centre de plusieurs allégations de corruption au cours des derniers mois.

Le Fonds poursuit son «désinvestissement» des entreprises du controversé hommes d'affaires Tony Accurso, entrepris il y a deux ans, mais M. Bolduc n'a voulu fixer aucune échéance pour la fin de l'opération. Le Fonds a prêté environ 45 millions $ à une société de M. Accurso, que cette dernière rembourse conformément au contrat, a indiqué M. Bolduc.

Le Fonds a dit avoir «pleinement confiance» qu'un autre de ses investissements qui a fait beaucoup de bruit, celui de 50 millions $ pour devenir coactionnaire du Canadien de Montréal, du Centre Bell et du Groupe Spectacles Gillett, «offrira un rendement intéressant».

Par ailleurs, le Fonds espère que l'excellent rendement enregistré à son plus récent semestre incitera le grand public à y investir. Depuis quelques années, le Fonds n'arrive pas à atteindre les objectifs de ses campagnes de souscription. L'an dernier, on a vendu pour 655 millions $ d'actions, alors que l'on visait 700 millions $.

Cette année, l'objectif est le même, et M. Bolduc a bon espoir de l'atteindre. Il rappelle que le taux d'épargne des Québécois n'était que de 2,1% en 2008, contre 20% au début des années 1980.

L'action du Fonds de solidarité a atteint son sommet le 31 mai 2007, alors qu'elle valait 25,36 $.